DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°126 : YANNICK JADOT
Le 20 octobre 2019, Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express.
Au sommaire
- Le Brexit va-t-il vraiment changer la vie des Européens ?
- Quel avenir pour EELV après le bon score des élections européennes ? Quelles alliances pour les municipales ?
- EELV est-il toujours "de gauche" ?
- Pourquoi les jeunes préfèrent-ils manifester pour le climat que rejoindre un parti écologiste ?
Les députés britanniques ont refusé de voter samedi 19 octobre sur un nouvel accord négocié entre le Premier ministre britannique Boris Johnson et l'Union européenne. La sortie de crise semble encore loin.
Faut-il accorder un nouveau délai aux Britanniques ? "Je crois qu'il faut leur accorder. La situation est totalement dingue. Personne ne comprend plus rien à ce qu'il se passe sauf qu'en fait, ils ne décident de rien. On comprend que l'irrationalité de la sortie de l'Union européenne n'arrive pas à se traduire en rationalité politique", explique le député européen Europe-Ecologie les Verts Yannick Jadot, invité de l'émission "Dimanche en politique" le 20 octobre 2019.
Les Verts partisans d'un autre référendum
"Nous sommes partisans d'un autre référendum. Les Britanniques ont voté sur le principe de quitter l'Union européenne (...). Il y a eu un vote sur le principe. Un marché a été passé entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Mais les citoyens approuvent-ils cet accord ?", questionne le chef de file des écologistes français.
En cas de départ du Royaume-Uni, un autre pays européen pourrait-il être intégré à l'Union ? "Il n'y a pas d'intégration à court terme. Aujourd'hui, on ne peut pas intégrer dans l'Union européenne des pays qui ne respectent pas les bases de la démocratie", conclut Yannick Jadot, rejoignant la position d'Emmanuel Macron, qui s'était également positionné contre un élargissement de l'Union à court terme.
Catalogne: Aubry (LFI) dénonce "le silence coupable" de l'UE
Paris, 21 oct 2019 -AFP-
La députée LFI Manon Aubry a dénoncé lundi "le silence coupable" de l'Union européenne face à la situation en Catalogne après une semaine de manifestations dans le sillage de la condamnation de dirigeants indépendantistes par la justice espagnole.
Des peines de neuf à 12 ans de prison ont été prononcées le 14 octobre à leur encontre pour la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Dénonçant "une instrumentalisation de la justice" et des peines "complètement disproportionnées et scandaleuses", Mme Aubry a estimé sur France Inter qu'il était "indispensable" qu'"un vote" ait lieu en Catalogne.
"Le silence de l'Union européenne est un silence coupable", a ajouté l'eurodéputée LFI, et "nous demandons - cette semaine se tiendra une session plénière du Parlement européen - qu'un débat se tienne sur la question de la Catalogne".
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot a de son côté réclamé "l'amnistie des condamnés politiques" et "une médiation pour éviter toutes les violences". Dans l'émission Dimanche en politique sur France 3, il a jugé "dramatique" que ni l'Europe ni la France ne réagissent, accusant le gouvernement espagnol d' "envenimer" la situation.
A l'inverse, l'eurodéputée LREM Nathalie Loiseau avait souligné samedi "la pente dangereuse" prise selon elle "quand on se met a contester des institutions démocratiques".
"Je trouve toujours gênant de contester une décision de justice", avait-elle dit sur BMFTV. Si "l'autorité judiciaire a pris une décision lourde, c'est vrai aussi que la manière dont les indépendantistes avaient mis en place un référendum sans contrôle, sans qu'on sache qui votait, comment le vote était organisé, comment le dépouillement était fait, c'était totalement contraire à l'Etat de droit en Espagne", avait-elle argué.
Pour l'ex-Premier ministre socialiste Manuel Valls, aujourd'hui conseiller municipal de Barcelone, "le mouvement séparatiste est dans une impasse: il n'y aura pas d'indépendance, il n'y aura pas de référendum d'autodétermination, il n'y aura pas d'amnistie pour ceux qui ont été condamnés, et ils ne savent pas gérer cette situation", avait-il constaté vendredi sur Europe 1.
Le jugement rendu par la justice espagnole a jeté dans les rues de Barcelone pendant toute la semaine passée des milliers d'indépendantistes catalans en colère.
La droite espagnole réclame des mesures exceptionnelles en Catalogne, où la tension a toutefois nettement baissé samedi soir après plusieurs nuits de guérilla urbaine et des centaines de blessés.
Retailleau (LR) veut interdire les "listes communautaristes", des soutiens de divers bords
Paris, 20 oct 2019 -AFP-
Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau va déposer une proposition de loi pour interdire les "listes communautaristes" aux élections, afin de "contrer ce qui est une forme de sécession", une idée soutenue par divers responsables politiques mais écartée a priori par le gouvernement.
"Après avoir présenté une liste aux européennes, l'Union des démocrates musulmans français veut maintenant en présenter aux municipales", justifie l'élu de Vendée au Journal du Dimanche. Créée en 2012, l'UDMF a recueilli moins de 29.000 voix aux européennes, avec cependant des pics dans quelques communes en région parisienne.
Les listes "communautaristes" veulent "privilégier une partie de la population alors que notre République est +indivisible +", critique le président du groupe LR au Sénat.
Il propose "d'interdire tout financement public d'un mouvement communautariste qui ne respecterait pas les principes de souveraineté nationale et de laïcité, et de prohiber, sous le contrôle du juge administratif, les candidatures et la propagande électorale communautaristes".
Cela impliquera "l'interdiction de signes religieux comme le voile sur les affiches ou les professions de foi" et "nous souhaitons aussi que les élus, dans l'exercice de leur mandat, soient désormais tenus à une stricte neutralité", poursuit M. Retailleau.
Aujourd'hui, la jurisprudence de la Cour de Cassation n'élargit pas aux conseillers municipaux le devoir de neutralité religieuse des agents publics.
- "Boîtes de Pandore" -
La présidente du RN Marine Le Pen s'est dite en "accord" dimanche avec cette idée d'interdire les listes communautaires, "dont les candidats répondent à un certain nombre de critères religieux ou d'origine". Mais une telle interdiction serait insuffisante, a-t-elle jugé sur RTL-LCI-Le Figaro, appelant à un "plan de lutte contre le fondamentalisme islamiste".
Le député européen EELV Yannick Jadot a aussi jugé sur France 3 qu'il faut "interdire" des listes "effectivement" communautaristes: "Pour moi, le champ de la politique, du pacte républicain, la religion n'a rien à y faire". Les dispositions pour les municipales de mars.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a alors appelé à "ne pas faire des déclarations à l'emporte-pièce": "il n'existe pas de listes communautaires, personne ne se revendique ainsi". Cependant, si dans une campagne "il y a le moindre acte, la moindre parole qui mette en cause les fondements de la République, je serai le premier à interdire" la liste en cause, a-t-il assuré.
M. Retailleau juge que "l'islam politique tente de construire une contre-société à visée séparatiste et antirépublicaine" et que "face à cela, Emmanuel Macron est d'une formidable ambiguïté".
Le sénateur estime en outre que "si la révision constitutionnelle arrive à son terme, il faudra aussi préciser notre définition de la laïcité".
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