DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°97 : JEAN-LUC MELENCHON
Le 27 janvier, Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, député des Bouches-du-Rhône, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Eric Hacquemand, reporter politique à Paris Match.
Au sommaire
- Qui la liste "gilets jaunes" pour les élections européennes risque-t-elle d'affaiblir ?
- Manifestation et grand débat national font-ils bon ménage ?
- Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou "gilets jaunes", qui comme principal opposant à Emmanuel Macron ?
- Y aura-t-il une pause dans les réformes en attendant les conclusions du grand débat ?
Au lendemain du onzième samedi de mobilisation des "gilets jaunes", Jean-Luc Mélenchon a commenté les faits sur le plateau de "Dimanche en politique" face à Francis Letellier. Quel est, selon lui, le but des "gilets jaunes" et jusqu'à quand cela va-t-il durer ? "C'est le plus long mouvement populaire qu'on ait connu depuis la Libération et le plus violemment réprimé depuis plus de soixante ans. Nous sommes dans un moment d'histoire de France. Le mouvement continuera jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut."
"La Ve République est devenue un facteur de crise"
"Normalement, quand on arrive à ce point de blocage en démocratie, continue Jean-Luc Mélenchon, il faudrait dissoudre l'Assemblée nationale, mais personne ne peut obliger le président à le faire. S'il éprouve le besoin d'organiser un grand débat, c'est qu'aucune de nos organisations politiques n'est en mesure de prendre en compte le blocage qu'il y a dans le pays. La Ve République est devenue un facteur de crise puisqu'elle bloque l'expression populaire. Il faut donc que le peuple redéfinisse les règles du jeu." Le député de la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône estime également que le grand débat national est une "supercherie".
Et Jean-Luc Mélenchon de commenter les violences survenues entre manifestants et forces de l'ordre lors des différents rassemblements : "Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, est incapable de faire face à l'organisation de la paix publique, il doit donc s'en aller. Combien de morts et d'éborgnés faudra-t-il ? Je crois que c'est assez clair que je demande sa démission."
"Gilet jaune" blessé à l'oeil: Mélenchon demande la démission de Castaner
Paris, 27 jan 2019 -AFP-
Le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a réclamé dimanche la démission du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, au lendemain de la grave blessure de l'une des figures des "gilets jaunes".
La blessure de Jérôme Rodrigues, "c'est terrifiant", a jugé M. Mélenchon lors de l'émission Dimanche en politique sur France 3.
"Nous en sommes à 12 ou 13 ou 14 éborgnés, un mort, quatre mains arrachées (...). Le ministre Castaner est incapable de faire face à l'organisation de la paix publique (...) il doit s'en aller. Je crois que c'est assez clair et nous l'avons déjà dit.
M. Rodrigues a été grièvement blessé à l'oeil samedi à Paris. Il affirme avoir été visé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), et avoir aussi reçu à ses pieds une grenade de désencerclement, qui a éclaté.
Selon une source policière interrogée par l'AFP, la blessure "est bien due" à l'explosion d'une grenade de désencerclement. Une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a immédiatement été lancée.
Venezuela : "Le président français ne veut pas dissoudre l'Assemblée dans son pays, mais veut une dissolution chez son voisin"
Le président de La France insoumise n'hésite pas à réaffirmer son soutien au président du Venezuela, Nicolas Maduro : "J'espère qu'il tiendra. Je trouve extraordinaire que le président français, qui ne veut pas dissoudre l'Assemblée dans son pays, veuille une dissolution chez son voisin alors qu'il a une manifestation toutes les semaines !" Aussi, pour Jean-Luc Mélenchon, il n'est pas incompatible d'être du côté de l'opposition en France et d'être pour le pouvoir "légitime" au Venezuela.
"Je ne me suis pas autoproclamé président après la dernière manifestation des 'gilets jaunes' ! C'est ce que vient de faire Juan Guaido", se défend-il. Et Jean-Luc Mélenchon de conclure : "Il est normal que j'appelle à ce que la prochaine élection soit la manifestation de l'opposition. Je ne vais pas appeler à voter Macron ! Si ceux qui ont voté pour moi à l'élection présidentielle votent pour notre liste à l'élection européenne, nous écrabouillerons la liste de M. Macron."
Venezuela: Mélenchon souhaite que Nicolas Maduro "tienne"
Paris, 27 jan 2019 -AFP-
Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dit dimanche souhaiter que Nicolas Maduro "tienne", alors que le président vénézuélien a rejeté un ultimatum de plusieurs Etats européens, dont la France, lui enjoignant de convoquer des élections.
"Moi, j'espère qu'il tienne. Et je trouve extraordinaire que le président français, qui ne veut pas dissoudre dans son pays alors qu'il a une manifestation toutes les semaines et qu'il a déjà mutilé 13 personnes, veuille une dissolution chez son voisin (sic) vénézuélien", a déclaré le député de Marseille lors de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3.
Porté par un soutien international croissant, le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, doit accentuer dimanche sa pression en faveur d'élections en convoquant une nouvelle manifestation et en offrant l'amnistie aux militaires tournant le dos au chef de l'Etat Nicolas Maduro.
De leur côté, Madrid, Paris, Berlin, Londres, Bruxelles et Lisbonne ont lancé un ultimatum à M. Maduro, exigeant la convocation d'élections sous huit jours, faute de quoi ces capitales reconnaîtront Juan Guaido comme président. Le président vénézuélien l'a rejeté dimanche.
Jean-Luc Mélenchon, qui a souvent dit par le passé son admiration pour le régime vénézuélien, accusé dimanche l'Union européenne de vouloir "déstabiliser le Venezuela".
A un journaliste qui lui demandait s'il lui était possible d'être à la fois dans la contestation en France et du côté du pouvoir au Venezuela, il a expliqué pouvoir "être dans mon pays engagé dans la contestation, et être engagé du côté de ce que je crois être la légalité contre les Etats Unis d'Amérique, qui sont une puissance barbare et envahissante et le Brésil dirigé par un homme d'extrême droite qui soutiennent un putsch au Venezuela".
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas soumis au temps.