DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°91 : MARINE LE PEN
Le 2 décembre 2018, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-Front national) et députée du Pas-de-Calais, est l’invitée de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Elle est interrogée par Francis Letellier, avec à ses côtés Anne Rosencher, directrice déléguée à L’Express.
Au sommaire
- Dans l’opposition, qui peut capitaliser sur la colère des Gilets jaunes ?
- Les Gilets jaunes vont-ils monter dans le train des élections européennes ?
- Marine Le Pen peut-elle tirer bénéfice de cette période ?
- Jusqu’où l’ère du "dégagisme" en politique peut-elle aller ?
Dimanche 2 décembre, Francis Letellier recevait la présidente du Rassemblement national et députée du Pas-de-Calais, Marine Le Pen, sur le plateau de "Dimanche en politique".
Après les dégrations survenues samedi 1er décembre à Paris, Marine Le Pen indique qu'elles ont été perpétrées par des "groupuscules d'extrême gauche" tandis que le ministre de l'Intérieur parle de l'ultra-droite. "Le choix du président de la République, que ce soit samedi dernier ou hier, de communiquer exclusivement sur les casseurs, c'est aussi un choix de ne pas répondre aux revendications légitimes des 'gilets jaunes'", affirme la présidente du Rassemblement national.
Marine Le Pen pointe "l'incompétence" du gouvernement
Devant les images des dégâts à Paris, Marine Le Pen défend les "gilets jaunes" venus protéger la flamme du soldat inconnu face aux casseurs.
Enfin, la députée du Pas-de-Calais salue le travail des forces de l'ordre et affirme que la France est le meilleur pays "du monde" en termes de "maintien de l'ordre". Face aux heurts du samedi 1er décembre à Paris, Marine Le Pen évoque "une volonté politique de laisser dégénérer pour décrédibiliser" ou une "incompétence" du ministère de l'Intérieur.
"Gilets jaunes": Marine Le Pen demande la dissolution de l'Assemblée nationale
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a redemandé dimanche sur France 3 "la dissolution de l'Assemblée nationale" et de nouvelles élections législatives "à la proportionnelle", pour sortir "par le haut" de la "crise politique" des "gilets jaunes".
"Je pense qu'il faut mettre en oeuvre la proportionnelle et qu'il faut dissoudre l'Assemblée nationale, pour qu'il y ait de nouvelles élections à la proportionnelle", a affirmé Mme Le Pen, dans l'émission Dimanche en Politique. "Je ne vois pas, au niveau où nous sommes de la gravité de cette crise politique, comment sortir par le haut, à part en retournant aux urnes", a-t-elle poursuivi.
Marine Le Pen, qui a demandé samedi à être reçue par M. Macron avec les autres chefs de partis politiques d'opposition après les violences en marge du mouvement des "gilets jaunes", veut "lui proposer une sortie politique, car aujourd'hui on a un président de la République qui est dans la situation d'un gamin buté qui refuse d'entendre ce que le peuple lui dit".
"Je vais lui demander de faire un moratoire total sur l'intégralité des taxes, je vais lui demander de baisser les prix du gaz et de l'électricité (...), je vais lui demander peut-être un peu de justice fiscale, (...) je pense qu'aujourd'hui il faut rétablir (l'ISF)", a-t-elle dit.
Elle a regretté que "pas un mot" n'ait été "adressé par le Président de la République à destination des centaines de milliers de +gilets jaunes+ qui manifestent en France".
"On est dans une crise politique. On se retrouve avec un président de la République qui est sourd et aveugle aux revendications du peuple et qui joue le pourrissement du mouvement, en laissant s'infiltrer des gens qui n'ont rien à voir avec les gilets jaunes", a-t-elle dénoncé, évoquant "la fracture inouïe entre le président de la République et le peuple.
Par Jules Pecnard, publié le 02/12/2018 / L'Express
Invitée sur France 3, la patronne du RN a critiqué la riposte de l'exécutif aux casseurs de Paris.
C'est, d'après Marine Le Pen, la solution qui permettra au pouvoir de sortir "par le haut" de la crise provoquée par le mouvement des gilets jaunes. "Il faut mettre en oeuvre la proportionnelle et dissoudre l'Assemblée nationale", a-t-elle déclaré ce dimanche sur France 3.
Invitée de l'émission Dimanche en politique en partenariat avec L'Express, la présidente du Rassemblement national était interrogée sur la manière dont l'exécutif a riposté face aux vandales qui ont agi à Paris samedi. Son jugement est sévère : "Nous sommes les meilleurs, en maintien de l'ordre, du monde. [...] Là, en l'occurrence, nous avons été très mauvais", a-t-elle d'abord lancé.
Et d'ajouter qu'Emmanuel Macron "ne parle que des casseurs, dont chacun sait qu'ils sont d'extrême gauche. Ce sont les mêmes qui ont semé la dévastation lors du 1er mai", en référence au mouvement des Blacks blocs.
Selon la dirigeante d'extrême droite, le chef de l'État "n'a pas eu un mot en direction des centaines de milliers de gilets jaunes". Elle estime que le gouvernement est confronté à un triple problème : le pouvoir d'achat, "l'abandon des territoires" et "la crise de la représentativité". D'où sa proposition de dissoudre l'Assemblée, acte qui n'a pas été accompli depuis celle d'avril 1997 par Jacques Chirac et dont l'utilité a été incontestablement réduite par le passage du septennat au quinquennat.
Pour autant, Marine Le Pen n'a pas exigé la démission d'Emmanuel Macron. "Je suis respectueuse de la démocratie", assure-t-elle, tout en condamnant vivement les propos successifs du président de la République sur les Français "gaulois réfractaires au changement" ou au sujet du travail, que l'on pourrait obtenir "en traversant la rue". Il s'agit là, d'après elle, d'une "humiliation" récurrente du peuple français. L'ex-candidate à l'élection présidentielle a également demandé le rétablissement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), dans le but de réintroduire la "paix fiscale" en France.
À en croire Marine Le Pen, le RN serait sur une "véritable dynamique" et recevrait une kyrielle de candidatures pour participer à la liste qu'elle présentera pour les élections européennes. Elle n'a pas su, en revanche, préciser le nombre d'adhérents que comptait aujourd'hui son mouvement. "Vous auriez dû me poser cette question avant que je vienne", a-t-elle argué.
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Marine Le Pen a raflé le temps.