DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°90 : SEGOLENE ROYAL
Le 25 novembre 2018, Ségolène Royal, ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique, et ancienne ministre de l’Environnement, est l’invitée de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Elle est interrogée par Francis Letellier, avec à ses côtés Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos.
Au sommaire
- Y a-t-il alignement des planètes pour un retour en politique de Ségolène Royal ?
- Gilets jaunes, taxe carbone, territoires en colère… quelles réponses ?
- Qui pourra réconcilier écologie et pouvoir d’achat ?
"Pas d'ordre sans justice"
Des milliers de "gilets jaunes" se sont rassemblés, samedi 24 novembre, sur les Champs-Élysées, à Paris. Emmanuel Macron, dans un tweet, a réagi suite aux débordements survenus dans la capitale, dénonçant les casseurs. "Ce sont des images qui sont tristes", déplore Ségolène Royal. "La première conclusion, il me semble, c'est de se dire qu'il vaut mieux savoir retirer une réforme avant d'avoir l'exaspération (...) Une mauvaise réforme doit être retirée à temps", expose-t-elle. "Il n'y a pas d'ordre sans justice", ajoute-t-elle.
Faut-il donc retirer la taxe carbone, prévue pour le 1er janvier 2019 ? "On ne peut pas demander aux citoyens de s'occuper du réchauffement climatique, c'est-à-dire de la fin du monde, quand la peur au quotidien est la peur des fins de mois", répond Ségolène Royal. "Au fond, la France attend trois choses : de l'apaisement, de la compréhension et de la démocratie. L'apaisement, c'est le retrait des taxes qui ont été mises sur le carburant", explique-t-elle.
Concernant le changement climatique, "nous avons appris hier [samedi 24 novembre] que les banques, et les banques françaises, continuent à financer massivement les énergies fossiles", déplore Ségolène Royal.
Royal demande à Macron d'avoir le "courage de retirer une mauvaise réforme"
Paris, 25 nov 2018 -AFP-
L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal a appelé dimanche "solennellement" Emmanuel Macron à avoir "le courage de retirer une mauvaise réforme" en renonçant à la hausse des taxes sur les carburants.
"Rien ne peut se faire, aucun dialogue ne peut se nouer, si les taxes mises à l'aveugle sur les carburants ne sont pas retirées, c'est ce que je demande solennellement aujourd'hui", a lancé Mme Royal sur France 3, au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes" émaillée de violences.
Elle a appelé le président de la République à "faire preuve de bon sens et d'un peu d'humilité". "Il y a une réforme injuste qui a été mise en place et qui a semé du désordre", a jugé l'ancienne ministre de l'Environnement pour expliquer la mobilisation des "gilets jaunes".
"Parfois, il faut plus de courage pour retirer une mauvaise réforme, que pour se dissimuler derrière cette formule: +je tiens le cap+", a ajouté Mme Royal, qui estime que pour sortir de cette crise, la France attend "de l'apaisement, de la compréhension et de la démocratie".
"Il n'est jamais trop tard en politique pour prendre en considération la parole des citoyens", a-t-elle relevé, en proposant de saisir la proposition "de certains parlementaires au Sénat" de supprimer la hausse des taxes pour "rebondir".
Interrogée sur la création d'un "Haut conseil pour le climat" composé d'experts que le président Emmanuel Macron pourrait annoncer mardi selon le JDD, Mme Royal s'est montrée prudente: "Une volonté de dialogue, on ne va pas la critiquer, mais vous savez ce que disait le général de Gaulle: il y a un problème, on crée une commission, il ne faut pas que ça soit ça".
"Je n'avais aucune intention de revenir dans la vie politique"
Emmanuel Macron propose la création d'un Haut conseil pour le climat et il veut aussi retourner sur le terrain, plus près des Français. Ce à quoi Ségolène Royal répond que "toute tentative de discussion va dans le bon sens, mais personne ne voudra discuter si les taxes ne sont pas retirées".
Pour les élections européennes, Ségolène Royal maintient qu'elle présentera ou non sa candidature en janvier prochain. "Je n'avais aucune intention de revenir dans la vie politique et électorale. Aucune. On me sollicite", conclut-elle.
PARFUM D'EUROPE POUR SEGOLENE ROYAL
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Mme Royal préfère les forces vives.