DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°86 : BRUNO LE MAIRE
Le 21 octobre 2018, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Nathalie Mauret, éditorialiste politique au groupe de presse Ebra.
Au sommaire
- Pourquoi le budget 2019 est-il si difficile à vendre aux Français ?
- La fiscalité "verte" est-elle compatible avec le pouvoir d’achat des plus modestes ?
- Entre un mea culpa présidentiel et un remaniement, pourquoi Bercy garde-t-il ses ministres ?
Invité de "Dimanche en politique", Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, a rappelé son soutien aux sinistrés de l'Aude. "Sur les dégâts matériels, on est sur des dégâts de l'ordre de 200 millions d'euros", a précisé le ministre. Il a également rappelé que "la solidarité nationale sur les catastrophes naturelles doit vraiment rester le principe. Il y a une solidarité des territoires, une solidarité des communes, il y a une solidarité nationale qui doit rester la base du régime de calamités naturelles".
Les assurances pourraient cependant augmenter avec la hausse des risques climatiques. "Je souhaite surtout que les assureurs soient les plus efficaces possible, ils s'y sont engagés (...) et qu'ils remboursent le plus rapidement possible les familles qui ont été touchées", a poursuivi le ministre.
Interrogé sur la question de la PMA, Bruno Le Maire a déclaré : "J'étais favorable au mariage homosexuel (...), j'ai toujours des doutes et des interrogations sur la PMA pour tous. Je vais profiter du débat pour écouter".
Se débarrasser des énergies fossiles
Enfin, au sujet de la diminution du pouvoir d'achat des Français, notamment avec l'augmentation des prix des carburants, Bruno Le Maire a souligné : "Je comprends toutes ces personnes qui sont passées à la pompe. (...) Mais notre objectif, c'est de nous débarrasser des énergies fossiles et de soutenir les véhicules propres".
Inondations dans l'Aude: des dégâts "de l'ordre de 200 millions d'euros", annonce Le Maire
Paris, 21 oct 2018 -AFP-
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a chiffré dimanche à environ 200 millions d'euros les dégâts matériels des inondations meurtrières dans l'Aude.
"Sur les dégâts matériels, on est sur des dégâts de l'ordre de 200 millions d'euros, c'est très important, c'est notamment pour les habitations, pour les véhicules", a indiqué le ministre lors de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3.
"J'ai demandé évidemment aux assureurs qui se sont engagés à rembourser le plus vite possible", a-t-il poursuivi. Dans la nuit de dimanche à lundi, des inondations ont causé la mort de 14 personnes dans l'Aude. Plus de 70 personnes ont été blessées et des centaines sont sinistrées.
L'état de catastrophe naturelle a été reconnu jeudi dans 126 communes du département, ce qui doit permettre aux personnes touchées d'être indemnisées rapidement par les assureurs.
Le président Emmanuel Macron a prévu de se rendre lundi dans le département pour rencontrer les familles de victimes, les maires des communes touchées ainsi que les forces de secours.
Affaire Khashoggi-Le Maire salue un progrès de Ryad, attend de voir
PARIS, 21 octobre -Reuters-
Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a estimé dimanche que l'Arabie saoudite progressé dans l'enquête sur la mort du journaliste et opposant Jamal Khashoggi tout en suspendant son jugement sur l'avenir des relations franco-saoudiennes en attendant les conclusions définitives. Après deux semaines de tollé international et de dénégations, Ryad a reconnu vendredi que le journaliste saoudien exilé aux Etats-Unis avait été tué dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, mais de manière accidentelle.
"Je constate que les autorités saoudiennes ont changé de cap, ont reconnu les faits, ont reconnu une responsabilité, donc on progresse", a déclaré Bruno Le Maire sur France 3.
Mais, a-t-il ajouté, "les faits sont graves, toute la lumière doit être faite". Interrogé sur les éventuelles répercussions de cette affaire sur les relations entre la France et l'Arabie saoudite, le ministre de l'Economie a répondu que tout dépendrait "de la manière dont la vérité sera(it) mise sur la table".
"Ça dépend des choix des autorités saoudiennes", a-t-il poursuivi. "Soit elles continuent à aller dans la direction dans laquelle elles vont - établir la vérité, avoir une enquête sérieuse et avoir des faits qui sont établis - et dans ce cas-là, je pense que ça permettra de conserver des relations fortes stratégiques avec l'Arabie Saoudite."
"Si ce n'est pas le cas, personne ne le comprendra, ni la France, ni l'Union européenne, ni les Etats-Unis", a ajouté le ministre, selon qui "on ne peut pas avoir de relations de confiance qui ne soient pas fondées sur la vérité".
Jeudi, le ministre français a annoncé qu'il ne se rendrait pas la semaine prochaine à la deuxième édition du sommet "Future Investment Initiative", surnommé le "Davos du désert", tout comme d'autres responsables de pays occidentaux, à l'image du secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin.
(Simon Carraud avec Laurence Frost, édité par Danielle Rouquié)
Déficit : Le Maire appelle Rome à "respecter les règles" de la zone euro
Paris, 21 oct 2018 -AFP-
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a appelé dimanche l'Italie à respecter les règles de la zone euro en matière de déficit, et assuré que la France apporterait les précisions demandées par Bruxelles sur son propre budget.
"Je dis à nos amis italiens que les règles sont les mêmes pour tous", a déclaré M. Le Maire lors de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3, alors que Rome prévoit un budget 2019 qui sort largement des clous européens.
"Nous avons fait un choix souverain, nous avons choisi souverainement d'avoir une monnaie commune", a-t-il poursuivi. "La contre-partie de cela, c'est que vous ne pouvez faire n'importe quoi. Vous devez respecter les règles parce que si jamais vous faites n'importe quoi, c'est ceux qui sont autour qui trinquent."
Le gouvernement populiste italien prévoit un déficit à 2,4% du PIB en 2019, contre 0,8% pour son prédécesseur, puis à 2,1% en 2020 (contre 0) et à 1,8% en 2021. Or, l'Italie ploie déjà sous une dette de 2.300 milliards d'euros, qui représente quelque 131% de son PIB, le deuxième ratio le plus élevé dans la zone euro. Cette décision a valu à Rome de voir sa note souveraine dégradée par l'agence de notation Moody's, passée vendredi de "Baa2" à "Baa3", le dernier niveau de la catégorie investissement.
Interrogé par ailleurs sur la demande de précisions de la Commission européenne sur le budget français, Bruno Le Maire a minimisé les choses en assurant que la France continuait à réduire son déficit.
"Elle nous demande juste des précisions (...) Je veux rassurer tout le monde, ce n'est pas très grave, nous apporterons toutes les précisions", a-t-il déclaré.
"Nous respectons nos engagements européens, nous réduisons les déficits, nous allons réduire la dette et nous pourrons grâce à cela réduire les impôts d'ici la fin du quinquennat, a-t-il poursuivi. Donc nous sommes dans la bonne voie et c'est grâce aux efforts des Français et je veux les en remercier."
Les règles européennes imposent à la France de réduire ce déficit structurel à hauteur de 0,6 point de PIB en 2019. Or, selon le projet budgétaire présenté par Paris, cet effort ne dépassera pas 0,3 point l'an prochain.
Le cas français est différent de celui de l'Italie, où il ne s'agit pas d'un effort insuffisant, mais d'une aggravation délibérée des dépenses et du déficit.
Réactions politiques aux suites des perquisitions chez Mélenchon et LFI
Paris, 21 oct 2018 -AFP-
Voici des réactions politiques dimanche aux suites des perquisitions à LFI et chez Jean-Luc Mélenchon, et notamment à ses attaques contre des médias : - Bruno Le Maire, ministre de l'Economie : "Je pense qu'il a perdu beaucoup de crédibilité. M. Mélenchon est en train de s'apercevoir d'une chose simple: nous sommes dans un Etat de droit. Dans un Etat de droit, il y a une justice indépendante. J'ai été profondément choqué par l'attitude de Jean-Luc Mélenchon, qui ne respecte ni la justice, ni la police, ni l'Etat de droit, ni la séparation des pouvoirs. (...) Quand j'entends M. Mélenchon s'en prendre matin, midi et soir désormais à la presse (...) moi, ça ne m'amuse pas du tout. La liberté de la presse, c'est un des éléments fondamentaux d'un Etat de droit". (France 3, Dimanche en politique)
- Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités : "Je comprends qu'on soit troublé (...) face à une perquisition. Par contre, on a tous un devoir de respecter nos institutions et on doit montrer l'exemple. Une phrase qui m'a énormément choquée, c'est lorsqu'il dit que sa personne est sacrée. Personne n'est au-dessus des lois, un représentant des citoyens élu doit être évidemment exemplaire (...) il faut montrer que nous sommes toujours calmes, toujours dans la maîtrise, toujours à l'écoute." (Grand Jury RTL-Le Figaro - LCI)
- Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France : "Il doit faire l'objet de sanctions exemplaires (après les perquisitions, ndlr). Ce qu'il fait, c'est mettre de l'huile sur le feu et inciter à la violence une partie de ses sympathisants, et c'est une faute politique, une faute morale et c'est totalement condamnable.
Je pense qu'une grande majorité de Français sont révulsés (...) cela pourra donner lieu lors des prochaines municipales à des +Tout sauf la France insoumise+". (France Inter, France Télévisions, Le Monde)
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : le temps a absorbé Bruno le Maire.