DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°79 : SEGOLENE ROYAL
Le 1er juillet, Ségolène Royal, ancienne ministre de l’Environnement, désormais ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique, également chargée de la mise en œuvre de l’Alliance solaire, est l’invitée de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Elle est interrogée par Francis Letellier, avec à ses côtés David Revault d’Allonnes, rédacteur en chef du service politique du JDD pour la dernière émission de la deuxième saison.
Au sommaire
- En entrant au Panthéon, Simone Veil peut-elle secouer l’Europe ?
- La défense de l’environnement inscrite dans la Constitution, pour quoi faire ?
- Paroles rares ou familiarité, peut-il y avoir deux communications à l’Elysée ?
Nommée ambassadrice des pôles arctique et antarctique par Emmanuel Macron, l'ancienne ministre de l'environnement Ségolène Royal a été interrogée sur tous les sujets d'actualité: l'intronisation de Simone Veil au Panthéon, la visite d'Emmanuel Macron au Vatican ou encore la crise des migrants. "En 2050, la population de l'Afrique va doubler (...). Des solutions sont possibles, notamment en passant par le codéveloppement", a estimé l'ancienne candidate à l'élection présidentielle.
"Améliorer le développement économique"
Ségolène Royal est revenue sur la première année de présidence d’Emmanuel Macron : "L'image de dynamisme de la France est bien vue par l'ensemble des partenaires" mais "ce qui est à harmoniser, c'est l'équilibre entre les différents pôles du développement économique" et elle a déploré un déséquilibre sur les piliers du social et de l’environnemental. Elle a toutefois refusé de catégoriser Emmanuel Macron comme "président des riches".
"Le développement s'appuie sur trois piliers: l'économique, le social et l'environnemental", a défini l'ancienne ministre de l'environnement. Membre du Parti socialiste, Ségolène Royal regrette que les problématiques sociales et environnementales ne soient pas les priorités d'Emmanuel Macron. "Mais le président n'a fait qu'une année de mandat", a nuancé Ségolène Royal.
Alors que Jean-Louis Borloo avait affirmé à propos du mandat d’Emmanuel Macron que le "gratin se sépare des nouilles", Ségolène Royal met cette critique d’Emmanuel Macron sur le compte de l’"amertume" qu’elle "comprend" : "Il y a eu un dysfonctionnement de l'Etat, on ne demande pas un rapport (sur les banlieues) pour ne rien en faire et il n'est jamais bon d'humilier quelqu'un qui a fait ses preuves dans les banlieues."
Elle a également évoqué le livre sur lequel elle travaille, "un livre politique avec une dimension personnelle" car sa "vérité n'a pas encore été dite".
"Simone Veil était une grande militante pour l'environnement"
Ségolène Royal a aussi évoqué Simone Veil, une panthéonisation "attendue", et selon elle, il faudrait plus de parité au Panthéon : "Olympe de Gouges, Louise Michel, Simone de Beauvoir auraient aussi leur place. A leur époque, la cause des femmes était considérée comme subalterne."
Royal: "pas normal que les femmes soient si peu nombreuses" au Panthéon
Paris, 1 juil 2018 -AFP-
L'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a jugé dimanche qu'il n'était "pasnormal" que les femmes "soient si peu nombreuses" à être accueillies au Panthéon,plaidant notamment pour l'entrée d'Olympe de Gouges, de Louise Michel ou de Simonede Beauvoir.
Saluant lors de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3 la panthéonisationde Simone Veil - cinquième femme à être ainsi distinguée - et de son époux Antoine,elle a rappelé que la rescapée de la Shoah avait elle-même "signé une pétitionpour que des femmes entrent" dans ce lieu.
"Il y a 75 hommes, donc il y a encore une marge de progression", a déclaré l'ambassadricefrançaise pour les pôles Arctique et Antarctique, plaidant pour davantage de paritédans ce domaine, afin d'honorer "les femmes qui ont beaucoup donné à la nation".
"Ce n'est pas normal qu'elles soient si peu nombreuses, comme le disait déjà SimoneVeil. On pourrait mettre OIympe de Gouges, Louise Michel, Simone de Beauvoir parexemple, c'est-à-dire les femmes dont le combat pour les femmes, contre toutes les formes de discrimination et toutes les formes de subordination, ont été essentielleset cruciales. Mais comme c'était considéré comme un combat subalterne, elles n'ontjamais été reconnues en tant que telles. Il est temps que ce soit le cas", a ajoutéMme Royal.
La finaliste de la présidentielle de 2007 retient aussi de Mme Veil "une grandemilitante de l'environnement".
"Elle faisait d'ailleurs partie de la délégation de François Mitterrand lors dupremier sommet pour la planète en 1992 à Rio. L'autre aspect, c'est quand mêmela mère. Dans toutes les belles choses qui ont été dites ces derniers jours, j'aitrouvé que le message de ses fils était extraordinaire, parce qu'il disait tellementde leur mère", a ajouté Mme Royal.
Et elle a insisté sur un point : "C'est moins connu d'elle, mais Simone Veil était une grande militante pour l'environnement." Simone et Antoine Veil étaient "un couple exemplaire, toutes les femmes ont envie de rendre hommage aussi à Antoine Veil. Un mari qui s'est engagé à ses côtés. Et toutes les femmes qui s'engagent dans des cercles de pouvoir, souvent ne sont pas accompagnées.
Actualité : le projet de réforme des pensions de réversion "fait peur."
La réforme des pensions de réversion est un "projet qui fait peur" a indiqué Ségolène Royal. Elle a défendu le principe de la pension : "C'est la juste valorisation du travail maternel et du travail des femmes non rémunéré, la pension de réversion ce n'est pas que l'argent du mari, ce serait très injuste de la supprimer."
Ségolène Royal est restée sur sa position sur le sujet de la PMA, elle s’est dit toujours "vigilante" sur la "place de l'enfant dans la société" : "Il faut parler de l'enfant, la PMA, oui peut-être, mais restons vigilants sur la question des enfants, ce ne sont pas des sujets faciles."
Sur la visite du président français au Vatican, "ce n'est pas gênant" qu'Emmanuel Macron ait accepté le titre de chanoine du Latran.
Elle a aussi affirmé qu’elle comprend la frustration des élus locaux sur la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires : "Il faudrait plus de démocratie participative, il y a beaucoup de frustration dans le monde rural à cause d'une angoisse liée à son avenir."
Ségolène a affirmé son opposition au projet de Montagne d’or, une mine d’or que veut exploiter un consortium russo-canadien au cœur de l’Amazonie française, "tant qu'il n'y a pas la garantie de non-pollution".
Enfin, elle a tenu à donner sa position sur l’inscription de l’écologie dans la Constitution : "Il ne faudra pas considérer que parce que l'on a mis un ou deux mots dans la Constitution la question environnementale est réglée", "quand on dit aux fabricants de glyphosate qu'on leur redonne trois ans pour trouver d'autres produits, ce n'est pas acceptable."
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis sur "un bruit qui court..." : Favorable ou non aux panneaux 80KM/H ? A voir ci-dessous.
RENDEZ-VOUS A LA RENTRÉE SEPTEMBRE 2018 & MERCI DE VOTRE FIDÉLITÉ