Le 25 mars 2018, Benoît Hamon, ancien ministre PS et fondateur du mouvement Génération.s est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Nathalie Mauret, éditorialiste politique au groupe de presse Ebra.
Au sommaire
- La rue va-t-elle déstabiliser le gouvernement et ralentir le rythme des réformes ?
- Syndicats, partis de gauche… Qui pour faire vivre la contestation ?
- Benoît Hamon peut-il incarner le renouveau à gauche ?
- Pourquoi l’argent des campagnes électorales a-t-il toujours un parfum de souffre ?
TREBES A LA UNE - ARNAUD BELTRAME
Paris 25 mars - AFP
"Stop à la violence": Trèbes se recueille à la mémoire des victimes des attaques Trèbes (Aude) - "Stop à la violence, stop, stop": la petite ville de Trèbes dans l'Aude se recueille dimanche à la mémoire des quatre victimes abattues par Radouane Lakdim, un petit délinquant radicalisé sur lequel les enquêteurs poursuivent leurs investigations, avec deux de ses proches toujours en garde à vue.
Attaques de l'Aude: "immense tristesse" et "fierté" de la gendarmerie (général Lizurey) Carcassonne (Aude) - Le patron des gendarmes, Richard Lizurey, est venu dimanche à Carcassonne "partager l'immense tristesse" mais aussi la "fierté" de la gendarmerie après "l'acte héroïque" du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui est "allé jusqu'au bout de son engagement" en perdant la vie dans l'attentat de Trèbes. Le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) s'exprimait après avoir notamment rencontré une soixantaine de gendarmes intervenus sur la prise d'otages à Trèbes, au groupement de l'Aude dont le lieutenant-colonel Beltrame était lenuméro 3. "C'est un acte héroïque, exceptionnel, un acte qui s'est fait dans le feu de l'action",
a déclaré le général Lizurey devant la presse, à propos de l'officier décédé après s'être substitué à une otage du tueur jihadiste.
Le DGGN, qui s'est félicité de "la solidarité qui s'exprime dans toute la France, voire à l'étranger" à l'égard de la gendarmerie et du lieutenant-colonel, devait ensuite se rendre à Toulouse pour y rencontrer les hommes du GIGN, le Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale qui a donné l'assaut final dans le Super
U de Trèbes et abattu le jihadiste Radouane Lakdim.
Cette décision fait suite à la décision jeudi d'Edouard Philippe de nommer dès lundi un délégué du gouvernement "pour élaborer en liaison étroite avec toutes les parties prenantes les propositions pour l'avenir du territoire".
EN BREF
- Un homme de 23 ans a été tué à coups de couteau sous les yeux de ses trois enfants samedi soir à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle) et l'auteur présumé du meurtre a été interpellé, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Nancy.
- Le gouvernement va proposer la prise en charge à 100% du dépistage du cancer du col de l'utérus, dans le cadre du volet prévention de la stratégie santé qui sera présenté lundi, a indiqué dimanche la ministre de la Santé.
- Stéphane Poussier, ancien candidat de La France insoumise aux législatives dans le Calvados, a été placé en garde à vue pour apologie d'actes terroristes, a-t-on appris dimanche auprès de la police et du parquet de Lisieux (Calvados).
- Benoît Hamon, ancien candidat PS à l'élection présidentielle, a proposé dimanche aux autres dirigeants de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, d'aller ensemble dans les petites et moyennes villes défendre les services publics, dont la SNCF.
- Sebastian Vettel a profité de circonstances heureuses pour remporter le premier Grand Prix de la saison 2018 de Formule 1, dimanche à Melbourne, devant son grand rival Lewis Hamilton pourtant parti en pole position.
Il dénonce un "deux poids, deux mesures". Invité dimanche 25 mars de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3, Benoît Hamon s'est insurgé contre la manière dont Nicolas Sarkozy a pu se défendre des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007. Dès la fin de sa garde à vue, jeudi, l'ancien chef d'Etat a en effet plaidé sa cause sur le plateau du journal de 20 heures de TF1.
"Vous avez des gens qui se font mettre en prison pour avoir volé un saucisson dans un supermarché : ils n'ont pas droit au 20 heures de TF1 pour pouvoir défendre leur cause !"
Le fondateur de Génération.s, qui rappelle que Nicolas Sarkozy est présumé innocent, estime que l'ancien président de la République a profité de cette occasion pour contredire "la plupart des éléments de l'enquête avec un talent que tout le monde lui reconnaît, car c'est un excellent communicant". Il a également dénoncé le rapport "corrompu d'une partie de la classe politique à l'argent, dans le sens ou cela les attire et fait tourner les têtes".
Cette semaine, les dirigeants du Mouvement des jeunes socialistes ont pris la décision de le rejoindre et de quitter le Parti socialiste. Benoît Hamon réagit : "Je suis très heureux que des jeunes, et des moins jeunes, rejoignent Génération.s, confie-t-il, tout en refusant de critiquer le PS. Je n'ai pas l'intention de faire au Parti socialiste ce que certains de ses dirigeants lui ont fait pendant la campagne présidentielle. 75% des membres de Génération.s n'ont aucun passé de militant politique, nous ne sommes pas là pour recycler des mouvements politiques, ce que nous faisons, c'est radicalement autre chose."
Quel avenir pour le PS ?
Quant au destin du Parti socialiste, qui vient d'élire Olivier Faure à sa tête, Benoît Hamon estime qu'il "ne tient plus à la qualité ou aux défauts d'un homme ou d'une équipe."
Il ajoute : "Je crois que le sort de la social-démocratie en Europe vient de ce que les mouvements politiques ont arrêté de s'adresser aux ouvriers, aux employés, de porter la justice sociale comme étendard et ont perdu leurs électeurs. Pour qu'un parti puisse s'inscrire durablement, il faut qu'il ait une utilité sociale et je crois qu'aujourd'hui, la social-démocratie ne sait plus dire comment elle pourrait améliorer la vie des gens."
France-Hamon se défend de tout débauchage au Parti socialiste
PARIS, 25 mars (Reuters)
Le leader du mouvement Génération.s, Benoît Hamon, s'est défendu dimanche de toute volonté de débauchage de militants du Parti socialiste, après le choix de la présidente du MJS de rejoindre sa formation.
Dans un entretien publié cette semaine dans Le Monde, la présidente du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Roxane Lundy, a annoncé son départ du PS pour rejoindre Génération.s, le parti fondé par Benoît Hamon, qui avait lui-même quitté le PS après son échec à l'élection présidentielle (6,3% des voix).
"Je suis très heureux que des jeunes et des moins jeunes rejoignent Génération.s", a déclaré l'ancien ministre dimanche sur France 3.
Selon lui, "75% des 53.000 membres de Génération.s n'ont aucune histoire ni au PS, ni à Europe Ecologie-Les Verts".
"On n'est pas là pour recycler des formations politiques", a ajouté Benoît Hamon. "Bienvenue à tous ceux qui nous rejoignent, et je m'en réjouis, mais ce que nous faisons c'est radicalement autre chose." En annonçant son "libre choix de rejoindre Génération.s", Roxane Lundy a expliqué que le MJS prenait "son indépendance du Parti socialiste".
"Je fais le choix avec des milliers de jeunes socialistes de partir, car je considère que le Parti socialiste n'est pas l'outil qui permettra de transformer la société", a-t-elle dit, estimant que le mouvement de Benoît Hamon,
classé très à gauche, bénéficie d'une "dynamique".
Au plus mal depuis ses défaites aux élections présidentielle et législatives du printemps 2017, le Parti socialiste va officiellement désigner Olivier Faure au poste de premier secrétaire jeudi prochain. Le député est seul en lice après le premier tour d'un vote organisé le 15 mars face à trois adversaires.
SNCF: Hamon propose aux dirigeants de gauche des déplacements communs dans les petites villes
Paris, 25 mars 2018 (AFP)
Benoît Hamon, ancien candidat PS à l'élection présidentielle, a proposé dimanche aux autres dirigeants de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, d'aller ensemble dans les petites et moyennes villes défendre les services publics, dont la SNCF. "Est-ce que les Français acceptent que demain leur gare ferme ou leur ligne de train ferme?", s'est interrogé le fondateur de Génération.s sur France 3.
"Je veux simplement dire aux Français qu'ils ont vu leur territoire se vider de leurs médecins, fermer une école... Et maintenant on leur annonce, parce que ce ne serait pas assez rentable, que la gare ou la ligne pourraient fermer", a ajouté l'ancien ministre de François Hollande.
"C'est Emmanuel Macron qui demande une réduction des coûts de la SNCF de 30%", a-t-il souligné, déplorant qu'"on accepte que des pans entiers du territoire soient abandonnés". Interrogé sur la proposition de M. Mélenchon de manifester un week-end contre la réforme du statut de la SNCF, M. Hamon a répondu: "je vais lui proposer à Jean-Luc, à Olivier Besancenot, à Pierre Laurent, que plutôt que de nous retrouver dans les manifestations, d'aller dans ces petites villes où on ne voit pas beaucoup les grands dirigeants politiques de la gauche".
"Je vais leur proposer que nous allions dans ces villes moyennes où les inégalités se creusent, que nous allions dans des territoires partout en France où les services publics sont en train de disparaître", a précisé M. Hamon. Selon lui, "nous serions utiles là où on ne voit pas souvent les politiques".
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis sur "un bruit qui court..." : Anne Hidalgo pourrait donner la gratuité des transports parisiens.
REPLAY DU MAGAZINE ICI
A Arnaud Beltrame, mort en Héros - R.I.P.