DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°45 : STEPHANE TRAVERT
Le 8 octobre, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés David Revault d’Allonnes, journaliste politique au "JDD".
Au sommaire :
- Comment un ancien député socialiste, devenu ministre du gouvernement Philippe, apprécie-t-il le style du président de la République ?
- Pourquoi les paysans n’ont-ils toujours pas adoubé Emmanuel Macron ?
- Producteurs, distributeurs : la guerre des prix est-elle relancée ?
- Entre santé et intérêts économiques, la France hésite-t-elle à interdire le glyphosate ?
Le 8 octobre, "Dimanche en politique" revient en images sur l'actualité de la semaine passée. Cette dernière a été marquée par la visite d’Emmanuel Macron en Corrèze, qui portait sur la formation professionnelle et l’apprentissage, objets de futures réformes.
Un bref échange entre Macron et le président de la région Nouvelle Aquitaine Alain Rousset a déclenché la polémique, à droite comme à gauche : "Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne pourraient avoir des postes là-bas […] parce qu’il y a qui ont des qualifications pour le faire." Il réagissait à une remarque d’Alain Rousset à propos d’une entreprise corrézienne qui ne trouvait pas à embaucher. Emmanuel Macron visait sans doute les salariés de GM&S à La Souterraine qui demandaient, en vain, à le rencontrer, et étaient retenus par les policiers à une centaine de mètres du lieu de la visite présidentielle. Sur les propos polémiques d’Emmanuel Macron sur ceux qui "foutent le bordel", Stéphane Travert s'est employé à dédouaner Emmanuel Macron, assurant que les mots ont été sortis de leur contexte. Il a cependant avoué qu'il n'emploierait pas ce terme : "Il faut nommer les choses et si la colère est parfois légitime, il faut mesurer aussi la manière dont nous devons porter une action collective ou syndicale."
Au menu également des actualités de cette première semaine d’octobre : la "générosité" de Jean-Louis Brissaud, patron de PME qui a offert des primes à ses salariés pour un montant total de 1,6 million d’euros ; l’éventuel renvoi de Nicolas Sarkozy devant un tribunal pour "corruption, trafic d’influence, recel de violation du secret professionnel" dans l’affaire des écoutes téléphoniques ; la transformation de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en Impôt sur la fortune immobilière, qui prévoit une baisse drastique des recettes, et l’éventualité de taxer les biens de luxe (yachts, voitures de luxe et lingots d'or).
L'occasion d'évoquer, entre autres, la question des pesticides et du glyphosate qu'ils contiennent. Interrogé sur le délai de la potentielle interdiction de ce produit dangereux pour la santé,
Stéphane Travers estime qu' "il faut qu'un avis scientifique puisse dire exactement quand le glyphosate est présent dans les pesticides et ce qui met en danger la santé de nos concitoyens". Il ajoute : "nous avons demandé à l'INRA [Institut national de la recherche agronomique, NDLR] de mener une évaluation sur la portée de l'action du glyphosate dans un certain nombre de pesticides".
Pesticides : "Nous devons assurer la transition"
Emmanuel Macron s'était engagé à mettre un terme à l'utilisation de ces produits dangereux, mais juge nécessaire d'accompagner les agriculteurs dans cette étape qui modifiera leur quotidien. Le ministre explique : "La position du gouvernement est assez claire : il votera contre la reconduction du glyphosate à dix ans. Si on laisse un tel délai, il pourrait ne rien se passer. J'ai parlé de cinq à sept ans pour interdire le glyphosate en France, le Premier ministre propose un calendrier de sortie progressive des pesticides. Nous devons assurer la transition pour respecter le travail des agriculteurs et miser sur la recherche et l'innovation pour remplacer ces pesticides".
"L'Europe doit avancer à 27"
Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation est aussi revenu sur l’actualité, et notamment la poussée indépendantiste en Catalogne. "L'Espagne est aujourd'hui meurtrie", a-t-il souligné, reprenant la ligne du président de la République Emmanuel Macron, qui ne discute qu'avec le gouvernement de Madrid. "Nous avons des accords sur le vin, les légumes avec l'Espagne. Si l'indépendance devait être proclamée en Catalogne, il y aurait des répercussions sans doute aussi dans le domaine agricole", a-t-ilpoursuivi. Il a par ailleurs rappelé que le secteur agricole français est intimement lié à la politique européenne par la PAC, qui a été un des fondements de l'Europe et que l'Europe doit avancer à 27.
"Je suis résolument de gauche"
Député PS de la 3e circonscription de la Manche depuis 2012, cet enfant du pays aux racines ouvrières a été réélu en juin 2017 sous les couleurs de La République en marche. Mais il continue à affirmer ne pas avoir renoncé à ses convictions : "En marche à gauche ou à gauche en marche, c'est comme vous voulez. Je suis résolument de gauche."
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique nous expose son instantané par son "smart phone" et nous explique son choix :