DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°112 : NATHALIE LOISEAU
Nathalie Loiseau, La République en marche, tête de liste Renaissance pour les élections européennes, est l’invitée de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Elle est interrogée par Francis Letellier, avec à ses côtés Anne Rosencher, directrice déléguée de L’Express.
Au sommaire
- La principale surprise de ces européennes sera-t-elle l’abstention ?
- Le clivage "progressistes versus populistes" prôné par Emmanuel Macron a-t-il été la bonne stratégie ?
- Les Français vont-ils voter pour des enjeux nationaux ?
- Ecologie et frontières sont-ils les seuls thèmes qui marquent ces élections ?
Alors que les sondages annoncent un duel entre La République en marche et le Rassemblement national, pour Nathalie Loiseau (LREM), l'urgence est de ramener les abstentionnistes, "des gens qui n'ont pas entendu l'urgence (...) et qui ont déserté la politique (...) et qui ne se retrouvent pas dans la manière dont la campagne a été couverte". Elle déplorait dans Le Monde que "la sortie de l'Union Européenne restait le projet caché du Rassemblement national."
Un projet eurosceptique qui s'inscrirait dans la directe lignée de Marine Le Pen aux élections présidentielles 2017. "Le Rassemblement national ne sait plus quoi dire sur l'Europe, à part détester Macron. En 2017, Marine Le Pen nous expliquait que 80% de son programme dépendait de la sortie de l'Union européenne et de la sortie de l'euro. Monsieur Bardella veut une politique agricole française qui sorte de la politique agricole commune, il veut sortir de Schengen et veut retrouver de la souveraineté monétaire. Ça s'appelle tout simplement sortir de l'Union européenne", ajoute Nathalie Loiseau.
"Emmanuel Macron s'est investi depuis deux ans"
La chef de file de la majorité revient sur l'investissement d'Emmanuel Macron, qui n'a pas hésité à s'afficher seul sur les affiches de campagne pour promouvoir cette élection qui représente un enjeu important pour lui. "Il (Emmanuel Macron) s'est énormément investi depuis deux ans. Il a fait campagne pour la présidentielle et c'est d'ailleurs pour ça que je l'ai rejoint, pour que la France pèse davantage en Europe et que l'Europe se réveille. J’ai entendu des opposants qu'ils voulaient faire de cette élection un référendum anti-Macron parce qu'ils n'ont rien à proposer", déplore la candidate.
Européennes: pour Loiseau, le débouché politique des "gilets jaunes" est plutôt au RN
Paris, 19 mai 2019 -AFP -
Nathalie Loiseau, tête de liste de la majorité pour les élections européennes, a estimé dimanche que le débouché politique des "gilets jaunes" était plutôt à l'extrême droite, en appelant à la fin d'un mouvement qui "tourne en rond".
"Il m'arrive de ne pas être tout à fait d'accord avec le président de la République", a noté Mme Loiseau, interrogée dans l'émission de France 3 "Dimanche en politique" sur la déclaration vendredi d'Emmanuel Macron jugeant que le mouvement des "gilets jaunes" n'avait "plus de débouché politique".
"Ce que j'ai vu moi dans les meetings où des +gilets jaunes+ se sont infiltrés, c'est que quand nous leur avons demandé de sortir, ils ont toujours crié: "Vive Marine+ (Le Pen)", a souligné l'ex-ministre des Affaires étrangères, dont la liste est régulièrement devancée dans les sondages par celle du Rassemblement national (RN), à une semaine des élections européennes.
"Il y a une similitude, une proximité forte entre certains "gilets jaunes" et le Rassemblement national", a ajouté Mme Loiseau, accusant l'extrême droite de "jouer avec la violence".
Environ 15.500 "gilets jaunes", selon le gouvernement, ont manifesté samedi en France pour le 27e samedi consécutif, soit la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement il y a six mois.
Nathalie Loiseau a dénoncé "un mouvement qui tourne en rond" et des "gilets jaunes" dont "on ne sait plus ce qu'ils demandent aujourd'hui". Elle a également fustigé leur "manque de respect pour les forces de l'ordre qui sont exemplaires" et estimé que les Français "n'en peuvent plus" de leurs manifestations.
Européennes: à J-7 du scrutin
Paris, 19 mai 2019 -AFP-
A sept jours du scrutin et à l'entrée dans la dernière ligne droite, la majoritéchange de braquet dans ses attaques contre le RN, qui la devance dans les sondages,et pilonne l'extrême droite, accusée d'être le "cheval de Troie" de Trump et Poutinecontre l'Europe.
- LE FAIT DU JOUR -
L'arrivée à Paris de Steve Bannon, ex-stratège de Donald Trump et soutien de MarineLe Pen, a fourni des munitions à la liste LREM-MoDem, avant le scandale aux accentsrusses qui a détruit samedi la coalition droite - extrême droite en Autriche.
"Marine Le Pen, l'extrême droite autrichienne, l'extrême droite allemande sontfortement liés au parti de Poutine et à Poutine", a dénoncé le vétéran écologisteDaniel Cohn-Bendit, un proche d'Emmanuel Macron, lors d'une session Facebook Livedimanche.
"La nouvelle internationale de l'extrême droite (...) est en train de se concrétiserpour détruire l'Union européenne, et aujourd'hui le Rassemblement national, c'estl'idiot utile de ce projet politique, c'est le cheval de Troie de Trump et de Poutine",a renchéri Pascal Canfin, n°2 de la liste LREM.
La présidente du RN Marine Le Pen s'est contentée d'un tweet pour répliquer :"Les seules influences russes à ma connaissance sont celles-là", écrit-elle, avecun lien vers un article de franceinfo sur des déclarations de l'ancien employéde LREM Vincent Crase intitulé "L'affaire Benalla, Emmanuel Macron, le contratrusse...".
- LA PHRASE DU JOUR -
"Il m'arrive de ne pas être tout à fait d'accord avec le président de la République".Nathalie Loiseau, tête de liste de la majorité, ne pense pas, comme Emmanuel Macronvendredi, que le mouvement des "gilets jaunes" n'a "plus de débouché politique".
Selon elle, il est plutôt à l'extrême droite. "Il y a une similitude, une proximitéforte entre certains "gilets jaunes" et le Rassemblement national", a-t-elle expliquésur France 3.
Vincent Lambert : Bellamy (LR) demande "du temps" et l'intervention de Macron
François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a demandé dimanche "qu'on se laisse le temps" dans le dossier Vincent Lambert, dans lequel Emmanuel Macron devrait intervenir, selon lui.
Les parents de ce patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans vont déposer de "nouveaux recours" lundi, jour du début programmé de l'arrêt des traitements auquel ils s'opposent, ont annoncé leurs avocats dimanche sans préciser devant quelle juridiction.
Tout en soulignant qu'il s'agit "d'une question complexe", le professeur de philosophe, interrogé lors du grand jury RTL/Le Figaro/LCI, a estimé qu'on "devrait écouter le comité pour les droits des personnes handicapées (de l'ONU, ndlr) qui demande qu'on se laisse le temps".
"Le président de la République ne veut pas aller à l'encontre de décisions de justice, il peut simplement donner sa grâce à un condamné, ce qui est très différent de ce que les parents de Vincent Lambert demandent", a réagi sur France 3 Nathalie Loiseau, tête de liste de la majorité, alors que les parents de Vincent Lambert ont également demandé l'intervention du chef de l'Etat.
"Je me mets à la place de ses parents, je pense qu'ils vivent une tragédie, je pense que personne ne peut juger, que c'est très douloureux, que rien de tout cela n'est simple, mais je ne suis ni juge, ni médecin, donc je n'ai pas à dire ce que je pense de cette affaire", a-t-elle ajouté.
Après la validation par le Conseil d'Etat fin avril de la décision médicale d'arrêter l'alimentation et l'hydratation, le Dr Vincent Sanchez a annoncé à la famille l'arrêt des soins la semaine du 20 mai.
Les avocats des parents ont depuis saisi un organisme de l'ONU, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), qui a demandé à la France de ne pas suspendre les soins dans l'attente de l'examen du dossier par ses soins. Mais la France répète que ces mesures conservatoires "sont dépourvues de caractère contraignant" et met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".
A la fin du magazine, l'invité(e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Nathalie Loiseau a pris trop tôt son envole.