DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°107 : ELISABETH BORNE
Le 14 avril 2019, Elisabeth Borne, ministre des Transports auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, est l’invitée de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Elle est interrogée par Francis Letellier, avec à ses côtés Frédéric Says, journaliste politique à France Culture.
Au sommaire
- Quelles mesures pour répondre aux attentes des Français ? Impôts, pouvoir d’achat, climat ?
- Pourquoi l’opposition se rassemble-t-elle contre la privatisation d’ADP ?
- Quelles solutions alternatives à la voiture, la mobilité en question ?
- Européennes 2019, une campagne expresse ?
NDDL : Vinci réclame "plusieurs centaines de millions d'euros" de compensation à l'Etat
Paris, 14 avr 2019 -AFP-
Candidat à la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), Vinci réclame "plusieurs centaines de millions d'euros" à l'Etat en guise de compensation à l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont il devait être le concessionnaire, a déclaré dimanche la ministre des Transports.
Confirmant que l'Etat négocie avec le groupe de BTP une indemnité liée à l'abandon du projet de nouvel aéroport, Elisabeth Borne a déclaré sur France 3: "Nous ne sommes a priori pas d'accord sur les montants, mais on prendra nos responsabilités sur ce dossier".
"Ils (Vinci, ndlr) ont parlé de quelques centaines de millions d'euros, tandis que nous parlons de quelques dizaines" de millions, a-t-elle précisé, avant d'ironiser: "Nous aurons une discussion passionnante".
Interrogée pour savoir si Vinci serait "un bon candidat" à la reprise d'Aéroports de Paris (ADP), une privatisation vivement contestée par l'opposition, elle a déclaré : "C'est effectivement un groupe qui a une grande expérience aéroportuaire".
"Mais il y en a d'autres, et évidemment cela ne va pas se faire comme ça de gré à gré, il y a aura une consultation pour choisir le meilleur candidat", a-t-elle immédiatement ajouté.
Récusant que le choix du groupe de BTP pourrait faire figure de "compensation à l'abandon de Notre-Dame-des-Landes", comme l'ont affirmé des députés de l'oppostion lors de vifs débats sur la privatisation jeudi à l'Assemblée, la ministre a affirmé: "Cela ne marche pas comme ça".
"On a un contrat à Notre-Dame-des-Landes, sur lequel on est en train de travailler à la résiliation, et par ailleurs il y aura une procédure sur Aéroports de Paris, évidemment avec toutes les garanties de transparence", a-t-elle déclaré.
Définitivement adopté par la parlement dans une ambiance tendue, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l'obligation pour l'État de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%).
Cette privatisation fait l'objet d'un bras de fer: quelque 250 parlementaires ont enclenché la procédure d'un référendum d'initiative partagée (RIP), pour tenter d'empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d'or", certains y voyant un "cadeau à Vinci".
Le groupe Vinci gère dans douze pays (Royaume-Uni, Portugal, Cambodge, Japon...) 46 aéroports, dont 12 en France, parmi lesquels ceux de Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique.
"Trouver les bons compromis"
"On entend aussi ceux qui nous disent que le gouvernement n'en fait pas assez sur le climat", détaille Élisabeth Borne, qui a appelé à d'autres concertations sur la question. "Il faut arriver à trouver les bons compromis", espère l'ancienne présidente de la RATP.
La taxe carbone sera-t-elle mise en place ? "Ce qui est clair, c'est qu'on ne va pas refaire la taxe carbone telle qu'elle était prévue précédemment", a expliqué la ministre des Transports Élisabeth Borne sur le plateau de "Dimanche en politique". La ministre précise avoir entendu les doléances des Français qui ne veulent pas subir des taxes sur les carburants, alors qu'ils sont obligés de se déplacer en voiture. La mobilisation des "gilets jaunes" avait été initiée le 17 novembre dernier pour protester contre la hausse des prix à la pompe.
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Hommage à une collaboratrice parlementaire : Armelle Ciseron, morte d'un accident de vélo, faut-il mettre en oeuvre des dispositifs d'alerte vélos pour les routiers ?