DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°102 : GILLES LE GENDRE
Le 10 mars 2019, Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Nathalie Mauret, journaliste politique au groupe de presse Ebra.
Au sommaire
- Quelles réponses fortes à la fin du grand débat ?
- Pourquoi LaREM n’a-t-il pas encore annoncé sa tête de liste pour les européennes ?
- Y a-t-il des "frondeurs" chez les députés marcheurs ?
- Quel bilan après quatre mois de manifestations des "gilets jaunes" et pourquoi une enquête de l’ONU sur les violences contre ce mouvement de protestation ?
Invité de "Dimanche en politique" dimanche 10 mars, le président du groupe macroniste à l'Assemblée nationale est revenu sur le 17e samedi de mobilisation des "gilets jaunes", le 9 mars, estimant que leur nombre, en baisse, signifie "que le grand débat national que nous avons inauguré il y a bientôt deux mois fonctionne, apaise et donne des résultats. Le mouvement des 'gilets jaunes' peut se poursuivre, ce n'est pas à nous d'en décider. Le point essentiel, c'est de mettre fin aux violences".
Amené à réagir à l'attaque terroriste à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) survenue le 5 mars, Gilles Le Gendre s'est dit favorable à ce que les gardiens de prison fouillent systématiquement les détenus lors de leurs allées et venues. "Cette mesure est à l'étude et devrait probablement voir le jour", assure-t-il, souhaitant que l'organisation des prisons "s'adapte" aux prisonniers radicalisés, capables d'"organiser au sein des établissements des actes de nature terroriste". "Ce qui est important, c'est que les gardiens de prison soient équipés pour faire face à ce nouveau défi", explique-t-il, évoquant les gilets pare-lame dont ils pourraient bénéficier pour leur protection.
Blanquefort
En ce qui concerne l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), dont les employés risquent de perdre leur emploi, le patron des députés LaREM estime que l'idée de Benoît Hamon de nationaliser temporairement une partie de l'entreprise "n'a aucun sens". "Personne ne m'a encore expliqué en quoi le fait de nationaliser un site changerait quoi que ce soit. Nous n'avons pas besoin de ça pour que l'Etat joue un rôle déterminant (...) Ford a été prévenue là-dessus, nous irons jusqu'au bout", martèle-t-il.
"L'aspect politique de l'affaire Benalla est clos"
Interrogé au sujet de l'affaire Alexandre Benalla, Gilles Le Gendre estime que "l'aspect politique de l'affaire Benalla est clos depuis que l'Elysée a pris la décision de le licencier. Tout ce qui se passe depuis relève du droit commun, est concentré sur un individu qui a peut-être commis des faits dont à aucun moment vous ne pouvez les relier à une décision, à un encouragement qui puisse venir de l'Elysée", assure-t-il. Enfin, il assure que le départ de l'Élysée d'Ismaël Emelien n'est "absolument pas lié" à l'affaire.
Grand débat : LREM ouvre le bal des restitutions, en attendant l'exécutif
A cinq jours de la fin officielle du grand débat national, La République en marche met sur la table ses propositions dimanche, dont la réindexation des retraites sur l'inflation, lors d'un rassemblement à Chartres, mais les premières réponses de l'exécutif attendront avril.
Avant le coup de sifflet final, programmé vendredi, le parti présidentiel met ainsi en exergue ses contributions, censées offrir une sortie à la crise des "gilets jaunes".
Une trentaine de pistes doivent être dévoilées, après la récolte de 3.500 contributions en ligne et la réalisation de 50 auditions, au sein de quatre groupes de travail.
Le patron du parti, Stanislas Guerini, a dès samedi ouvert quelques portes, comme la réindexation des retraites, alors que le gouvernement avait décidé de limiter à 0,3% la revalorisation des pensions en 2019, bien en-deçà de l'inflation.
Cette mesure a été accueillie avec sarcasme dimanche par la cheffe de file des députés socialistes Valérie Rabault, qui a souligné sur Twitter qu'un recours de son groupe devant le Conseil constitutionnel avait déjà annulé cette "non-revalorisation" pour 2020.
Autre contribution : le n°1 LAREM a évoqué des "propositions de loi citoyennes".
"Dès qu'un sujet mobilise un certain seuil de citoyens, un million par exemple, un projet de loi est élaboré par une conférence de consensus de citoyens tirés au sort, avant d'être examiné par l'Assemblée", a précisé M. Guerini au Parisien.
Le mouvement propose également "une meilleure prise en compte du vote blanc" ou encore un "alourdissement de l'impôt sur la fortune immobilière", qui a remplacé l'ISF.
"Ce sont des propositions cohérentes, constructives, argumentées", s'est félicité dimanche sur France 3 le patron des députés LREM Gilles Le Gendre.
Cette restitution des "marcheurs" ouvre le temps prochain des synthèses des consultations menées depuis la mi-janvier.
Dimanche après-midi, une "dizaine de ministres" doit se réunir autour d'Edouard Philippe pour "une réunion de travail et un point d'étape et de calendrier, avant le lancement d'une nouvelle phase", a indiqué Matignon à l'AFP.
Des conférences nationales ainsi que 18 "conférences citoyennes régionales" sont programmées en mars.
- Macron va "épuiser le débat" -
Le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu s'est déjà félicité de la "réussite" de l'exercice de la consultation nationale : "Il y a eu 10. 000 réunions en deux mois, 1,4 million de contributions sur la plateforme dédiée, 16.000 cahiers déposés dans les mairies".
"En avril, Emmanuel Macron clôturera le grand débat et précisera sa vision en donnant les grands axes de réponse et le sens de la direction à suivre pour le gouvernement", a encore affirmé M. Lecornu, coanimateur du grand débat national.
Le président du MoDem, François Bayrou, a souhaité qu'émerge du grand débat national un "projet de société", avec davantage de "justice" et aussi "des réponses sur la démocratie et la représentation".
"Il y aura des mesures d'urgence", telle la fin de la désindexation des retraites peut-être, "et puis nous devons proposer aux Français un contrat de refondation", considère aussi Gilles Le Gendre.
Selon un ministre, les mesures retenues "alimenteront toute la fin du quinquennat". "Ca restera un moment fort et les mesures cadenceront la suite du mandat", a-t-il souligné. Après il faut qu'on anime la période entre la fin du grand débat et les annonces", probablement mi-avril, a-t-il encore pointé.
Justement, Emmanuel Macron "va poursuivre sa tournée et continuer d'épuiser le débat. Il a vocation à s'exprimer tant que le Parlement n'est pas saisi", a assuré un cadre de La République en marche.
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Gilles Le Gendre, plus vif que sur le vif !