DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°77 : BENJAMIN GRIVEAUX
Le 17 juin, Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier avec à ses côtés Nathalie Mauret, éditorialiste politique au groupe Ebra.
Au sommaire
- Comment un bateau de migrants fait-il trembler l’Europe ?
- Pourquoi le président choisit-il une communication brutale en parlant d’un "pognon de dingue" ?
- Jusqu’où les privatisations iront-elles ?
- La majorité peut-elle rester unie sans virage social ?
"L'épisode de 'L'Aquarius' se rejouera si nous n'agissons pas au niveau européen"
"Cette crise a marqué l'échec de la solidarité européenne. Ce n'est pas à l'Espagne seule d'assumer la responsabilité du drame qui se joue en Méditerranée. Mais l'épisode de L'Aquarius se rejouera si nous n'agissons pas au départ, au niveau européen, avec nos partenaires, et le Conseil européen de la fin du mois de juin sera l'occasion de mettre sur la table ces sujets-là", a indiqué Benjamin Griveaux.
Il a répondu aux critiques qui comparent l'accueil de l'Espagne, de l'Italie et de la France : "Ce procès permanent de concours entre les uns et les autres, je n'y participerai pas." Ensuite il a répondu à Sonia Krimi, député LREM, qui avait exprimé son désaccord avec le gouvernement au sujet de L'Aquarius : il ne faut pas "céder à l'émotion", "j'entends beaucoup d'émotion et pas beaucoup de propositions".
Aquarius: la France traitera les demandes "au cas par cas" (Griveaux)
Paris, 17 juin 2018 -AFP-
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a estiméqu'il était "impossible" de déterminer combien de migrants de l'Aquarius seraientaccueillis par la France, qui va examiner les situations "au cas par cas".
"La France a toujours dit que s'il (l'Aquarius) avait été à proximité des côtesfrançaises, le droit s'imposerait. L'Espagne a pris ses responsabilités, il n'estpas question de concours", a expliqué M. Griveaux dans Dimancheen politique sur France 3.
La France accueillera-t-elle des migrants de l'Aquarius, qui a accosté dimancheà Valence (Espagne)? La France traitera les situations "au cas par cas", selonlui. "C'est impossible" de déterminer combien seront accueillis.
"Ils viennent d'accoster, ça prend du temps de savoir de quelle nationalité ilssont, à quel titre ils demandent l'asile...", a fait valoir M. Griveaux.
"On va voir quelles sont les différentes situations, les différentes nationalités,ils viennent d'accoster, ça prend du temps, on est sur de l'humain", a-t-il martelé.
Il faut selon lui "d'abord (régler) la question du traitement médical, de l'accueil,de remettre ces gens d'aplomb et ensuite l'examen" des situations, a précisé leporte-parole.
"La France accueillera s'ils répondent aux critères que nous avons fixés dansla loi, la France prendra sa part", a-t-il assuré.
La France a proposé d' accueillir une partie des migrants de l'Aquarius, avaitannoncé samedi le gouvernement espagnol. Une offre saluée par le chef du gouvernementespagnol Pedro Sanchez comme un signe de la "coopération" et de la "solidarité"européennes nécessaires face à la crise migratoire.
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-FN), s'est dite dimanche"inquiète" que la France en accueille.
M. Griveaux a par ailleurs répondu vertement aux députésLR, dont Sonia Krimi, qui ont critiqué la position de la France au sujet de l'Aquarius: "un responsable politique doit d'abord ne pas céder à l'émotion (...) J'entendsbeaucoup d'émotion, pas beaucoup de solutions et d'action", a-t-il cinglé.
Social : "Pas de déséquilibre politique à droite"
Sur le volet de la politique intérieure, interrogé par Nathalie Mauret, éditorialiste politique au groupe Ebra, le porte-parole du gouvernement a assuré "ne pas voir de déséquilibre politique à droite dans l'action du gouvernement".
Benjamin Griveaux a répondu à la polémique suscitée par une vidéo postée par Emmanuel Macron dans laquelle il parle du "pognon de dingue" investi dans les aides sociales. Pour lui, on n'aborde pas "la question des aides sociales par la question budgétaire" mais il faut "une approche globale et nouvelle" car "le système marche sur la tête". "La meilleure des politiques sociales, c'est l'éducation, la formation, le travail", a-t-il conclu.
Benjamin Griveaux a aussi réagi à la reconduction de la grève à la SNCF : "Plutôt que d'être inquiets, ils devraient être autour de la table des négociations. Ce n'est pas dans la rue qu'on fait la loi mais à l'Assemblée nationale et au Sénat."
Enfin, il a défendu la rencontre d'Emmanuel Macron avec Philippe de Villiers : "J'en ai assez de ce pays où la gauche ne peut pas parler à la droite."
Pas d'encadrement des parachutes dorés : "Je crois à la liberté et à la responsabilité des uns et des autres"
Il a également réglé ses comptes avec Georges Plassat, ancien PDG du groupe Carrefour qui s’est accordé un parachute doré : "C'est un mauvais comportement, quand on a échoué à la tête d'une entreprise, et c'est le cas, on ne part pas avec 13 millions d'euros", a-t-il déclaré, parlant aussi d'un "comportement de voyou".
Toutefois il ne souhaite pas d'une loi pour encadrer les hautes rémunérations : "C'est aux actionnaires de le déterminer, moi, je crois à la liberté et à la responsabilité des uns et des autres, il faut qu'on finisse en France avec cette idée que les lois ont réponse à tout, si c'était le cas on le saurait."
France-L'ex-PDG devrait renoncer à toutes ses indemnités-Griveaux
PARIS, 17 juin -Reuters -
L'ancien PDG de Carrefour aurait dû renoncer à la totalitéde ses indemnités de départ, a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernementBenjamin Griveaux, qui a appelé l'Afep et le Medef à mieuxfaire respecter les règles de leur code de bonne conduite sur les rémunérationsdes dirigeants d'entreprise.
"Quand on a échoué, on s'en va sans gloriole. Il a 500.000 euros de retraitepar an, 40.000 euros de retraite par mois, je pense que ça suffit et il auraitdû renoncer à son package de sortie de 13 millions d'euros, à la totalité, pasuniquement quatre millions", a-t-il dit sur France 3.
L'ex-PDG de Carrefour Georges Plassat a renoncé samedi à une partie de indemnitésde départ après le tollé sur le montant de celles-ci, le ministre de l'Economie,Bruno Le Maire, jugeant leur niveau "incompréhensible et choquant" au vu de la"situation dégradée" dans laquelle les anciens dirigeants ont laissé le groupe.
"C'est un comportement de voyou et, à partir du moment où on se comporte commeça, et bien l'Afep et le Medef ont la nécessité et l'ardente obligation de fairerespecter les règles qu'ils ont eux-mêmes édictées", a dit Benjamin Griveaux.
La ministre du Travail Nicole Pénicaud a appelé l'Afep et le Medef à "allerplus loin" dans leur code de bonne conduite.
"Je pense qu'ils peuvent et doivent aller plus loin", a-t-elle dit sur BFMTV,"il y aura dans quelques semaines un nouveau patron du Medef, j'espère qu'il entendrace message".
"On peut mieux faire à Paris"
Faut-il tourner la page Anne Hidalgo ? Benjamin Griveaux, régulièrement cité comme futur candidat potentiel à la mairie de Paris, "pense qu'on peut mieux faire à Paris". Et quant à travailler avec Gaspard Gantzer pour obtenir ce mandat, il a affirmé : "Je ne sais pas ce qu'il propose. Nous, on travaille sur le projet."
Toujours au sujet de Paris, Benjamin Griveaux a déploré que l’"on arrive à casser quelque chose qui fonctionne", prenant pour exemple le Vélib. Il a aussi commenté la fin d'Autolib : "quand vous lancez une opération de cette nature il faut regarder l'équilibre économique général", il y a "quelques centaines de millions d'euros de déficit [...] il n'est pas question que quand quelque chose ne fonctionne pas, le public fasse un chèque au privé".
Griveaux: "on peut mieux faire à Paris"
Paris, 17 juin 2018 -AFP-
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement auquel sontprêtées des ambitions municipales à Paris, a estimé dimanche qu'"on (pouvait) mieuxfaire" dans la capitale, notamment dans les transports.
"J'ai été élu député à Paris (en 2017), je vis à Paris depuis longtemps, mes enfantssont scolarisés à Paris, j'ai un intérêt pour ce qui se passe à Paris", a expliquéM. Griveaux dans Dimanche en politique sur France 3.
"Je veux que Paris retrouve son attractivité en termes économiques, culturels...",a ajouté M. Griveaux, qui lorgnerait sur la mairie de Parisdans l'optique des élections municipales de 2020.
Selon lui, "il y a beaucoup de sujets sur lesquels il y a un désaccord des Parisiens".
"On peut mieux faire à Paris, sur les questions du quotidien, sur les questionsde transports", a fait valoir M. Griveaux.
"Manifestement, il y a une difficulté sur la question des mobilités", a-t-il aussirelevé, citant les services Vélib', en crise, et Autolib', qui devrait être interrompudans les prochains jours. Au sujet du Vélib', dont le déploiement des nouveauxvélos est chaotique depuis plusieurs mois, il s'est montré particulièrement critique:
"on arrive à casser quelque chose qui fonctionne".
M. Griveaux n'a pas voulu s'exprimer au sujet d'une éventuellealliance avec la droite parisienne en 2020 ou sur la possible candidature de GaspardGantzer, ancien conseiller de Bertrand Delanoë puis de François Hollande.
Un récent sondage Ifop-Fiducial a montré que M. Griveauxétait moins populaire qu'Anne Hidalgo, maire PS de Paris. Les seuls sympathisantsde La République en marche pencheraient également pour Mme Hidalgo, avec 51% deréponses favorables contre 40% à Benjamin Griveaux.
France-GE devra payer s'il ne tient pas ses engagements-Griveaux
General Electric devra acquitter les pénalités prévues s'il ne respecte pas son engagement de création nette de 1.000 emplois d'ici fin 2018 en France pris lors du rachat des activités énergie d'Alstom il y a trois ans, a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Le groupe américain a fait savoir cette semaine que cet engagement était "hors d'atteinte", invoquant un "environnement difficile du fait de l'évolution défavorable de ses marchés historiques dans le secteur de l'énergie", en précisant que, à fin avril, seuls 323 emplois nets avaient été créés.
Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a invité en retour GE à "se conformer au mieux" à ses promesses, alors que l'accord de 2015 prévoyait des pénalités de 50.000 euros par emploi non créé.
"Les sanctions devront être exemplaires", a dit Benjamin Griveaux sur France 3, "les 50.000 euros devront être déclenchés à la fin de l'année si General Electric ne tient pas ses engagements". "Quand on prend des engagements devant l'Etat, on les respecte".
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis sur "un bruit qui court..." : Commande de l'Elysée à la Manufacture de Sèvres environ 1200 couverts à 500 000 € d'après le Canard Enchaîné, réaction ? A voir ci-dessous.