DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°72 : ADRIEN QUATENNENS
Le 13 mai, Adrien Quatennens, député de La France insoumise dans la première circonscription du Nord et membre de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos.
Au sommaire
- Trump est-il plus isolé ou plus fort après la sortie de l’accord sur le nucléaire iranien ?
- La "leçon d’Europe" d’Emmanuel Macron pourra-t-elle suffire ?
- Pourquoi les maires craignent-ils la fin de la taxe d’habitation ?
- Y a t-il une divergence de stratégie, au sein des Insoumis, entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin ?
Invité à réagir au lendemain de l'attaque au couteau revendiquée par Daech dans le quartier de l'Opéra à Paris, Adrien Quatennens, député de la France insoumise du Nord, plaide pour l'unité nationale : "Evidemment, et que faire d'autre ?"
Il appelle "à ne pas céder à la polémique" et à rester "rationnel". Selon lui, "la réponse est multifactorielle, elle se situe dans les conflits internationaux, dans la prévention", mais "rien ne remplacera jamais les moyens humains". Contrairement aux Républicains ou au Front national, Adrien Quatennens ne critique pas la réaction du gouvernement à cette attaque : "Ce qui devait être fait a été fait, la réaction était bonne."
Attaque au couteau: droite et extrême droite demandent des "actes"
AFF, 13 mai 2018
Les Républicains, Debout la France et le Front National ont demandé au gouvernement, qui a répliqué sans tarder, des "actes" et non plus des "commentaires" pour éviter de nouvelles attaques comme celle perpétrée samedi soir dans le coeur de Paris.
"Maintenant nous attendons une information essentielle. Par quelle filière ce terroriste islamiste et sa famille sont-ils présents sur notre territoire ?", a ainsi tweeté dimanche matin la présidente du FN, Marine Le Pen.
L'ancienne finaliste de la présidentielle de 2017 réagissait au fait que l'assaillant, qui a tué samedi soir dans le IIe arrondissement une personne et en a blessé quatre autres avant d'être abattu par la police, était né en Tchétchénie en 1997, avant d'être naturalisé français en 2010. Il était fiché S depuis 2016.
"On apprend une nouvelle fois que le terroriste serait fiché S. À quoi peut bien servir cette fiche S si on ne s'en sert pas pour mettre ces bombes à retardement hors d'état de nuire sur le sol français ?", a aussi déclaré la présidente du FN.
Elle s'est aussi interrogée sur l'utilité du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui "balbutie à chaque attentat des commentaires d'une vacuité affligeante".
Même tonalité chez Laurent Wauquiez, président de LR. "Il n'y a plus de place, Monsieur le Président, pour cet aveuglement et cette inaction qui n'ont que trop duré", a-t-il prévenu dans un communiqué.
"Malheureusement, le risque zéro n'existe pas et ceux qui expliquent que par des mesures sorties du chapeau suffiraient à régler le problème, ceux-là mentent", a répliqué Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, au Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro.
M. Griveaux, pour qui Gérard Collomb est un "grand ministre de l'Intérieur", a rappelé que "ces 15 derniers mois, 22 attentats ont été déjoués" et souligné la volonté du gouvernement d'embaucher sur le quinquennat 1.900 personnes pour "renforcer le renseignement".
- Les Insoumis ne veulent pas polémiquer -
"Nous avons répondu par les actes, je note que le groupe LR n'a pas voté le texte sur la sécurité intérieure" fin 2017, a répondu M. Griveaux, accusant l'opposition de "parler beaucoup" mais d'agir peu". "Sur ce sujet, il faut savoir dépasser les effets de tribune", a-t-il prévenu.
François Hollande a pour sa part rendu hommage, sur TV5 Monde-RFI, au "travail remarquable" des services de renseignements qui ne peuvent toutefois pas "prévenir toutes les attaques".
Selon lui, "la classe politique dans ce type d'événements est toujours dans la surenchère, la demande d'une nouvelle loi". "Il y a une responsabilité de tout acteur politique qui doit se poser la question: "est-ce qu'un jour dans l'exercice du pouvoir je serai confronté à ce type de situation?", a jugé l'ancien président.
"Je ne pense pas que les Français pensent que nous ne faisons rien. Nous avons voté en novembre une loi avec des nouvelles mesures contre le terrorisme. Nous augmentons les moyens pour la sécurité intérieure, la police, la justice et les prisons", a défendu de son côté le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, invité de l'émission "Questions politiques" France Inter/France télévisions/Le Monde.
Si "l'arsenal juridique est aujourd'hui suffisant", François de Rugy n'a pas exclu que "dans les années qui viennent on doive encore ajuster les lois antiterroristes".
La France insoumise, par la voix du député Adrien Quatennens, s'est elle refusée à polémiquer: "c'est clair qu'à cette heure, il n'y a pas lieu de mener quelque polémique que ce soit car ceux qui revendiquent cette attaque veulent nous diviser", a-t-il avancé sur France 3.
Avec Donald Trump, "la câlinothérapie n'est pas très efficace"
Adrien Quatennens revient sur les propos polémiques du président américain sur le Bataclan. La semaine dernière, Donald Trump a fait sensation en estimant que si le port d'armes avait été autorisé en France pour tout le monde, il y aurait eu moins de victimes au Bataclan. Le ministère des Affaires étrangères français a protesté par communiqué. Est-ce que cela aurait mérité une réponse plus directe, plus cinglante ?
A ce sujet, le député de La France insoumise déplore le silence d’Emmanuel Macron : "On le voit, Donald Trump est un personnage dangereux qui est en train de déséquilibrer complètement l'architecture de la sécurité collective à travers le monde, et quand il se laisse aller à ce genre de paroles, notamment en nommant des actes que nous avons subis sur notre sol, évidemment qu'il faudrait une parole forte pour la France".
Mais quoi ? "Déjà, ne pas le laisser dire, et avoir une parole, par exemple du président de la République, qui soit claire. Pour moi, clairement, elle a manqué. Et on le voit bien avec Donald Trump, on a vu les images de la diplomatie française à Washington, tout le monde le voit bien, la câlinothérapie, avec ce monsieur-là, n'est pas très efficace", analyse Adrien Quatennens.
"Fédérer l'opposition populaire face à Emmanuel Macron"
Adrien Quatennens, membre de la commission des Affaires sociales, s’est exprimé sur la mort polémique de Naomi Musenga : "Nous devrions entendre la ministre" Agnès Buzyn à la commission souhaite-t-il. Il critique également "un service de santé pas à la hauteur de la cinquième puissance économique du monde".
Que pense-t-il de la présence d’Eric Coquerel, élu de La France insoumise, au blocage des étudiants à Arcueil ? "C'est sa place", estime Adrien Quatennens, "le gouvernement est en train d'adapter le nombre d'étudiants au nombre de place dans les universités" alors que "c'est tout l'inverse" qu'il faut faire.
Lors des manifestations telles que La fête à Macron, "il ne s'agit pas de faire un revival de Mai 68 mais de fédérer l'opposition populaire face à Emmanuel Macron", précise-t-il. Quant à la mobilisation du 26 mai, "ce que nous voulons, c'est fédérer l'opposition populaire. Les Français n'ont pas voté pour 'the leader of the free market'… "
Réforme de la SNCF, "une pure idéologie traduite des directives européennes"
Sur la réforme de la SNCF, Adrien Quatennens trouve que "les arguments du gouvernement sont fallacieux et une pure idéologie directement traduite des directives européennes". Il souhaite que Guillaume Pepy mette "sa place en jeu". "Si le ‘contre’ l'emporte au référendum des cheminots, il serait légitime que M. Pepy suive l'exemple d'Air France. On peut s'interroger s'il ne serait pas légitime de mettre sa place en jeu avec ce référendum."
Les Insoumis lorgnent sur la mairie de Lille, selon Adrien Quatennens
AFP 13 mai 2018
Le député du Nord Adrien Quatennens a confié dimanche que La France insoumise lorgnait sur la mairie de Lille, où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à la présidentielle de 2017.
Interrogé dans l'émission Dimanche en politique, sur France 3, sur d'éventuelles vues de LFI sur la ville dirigée par Martine Aubry, M. Quatennens a répondu: "pas besoin d'une boule de cristal pour savoir que c'est le cas".
"Jean-Luc Mélenchon a fait 30%, il est arrivé en tête" au 1er tour en avril 2017, a rappelé le député du Nord, ajoutant par ailleurs avoir conquis avec Ugo Bernalicis deux circonscriptions jusqu'ici détenues par le PS.
"Evidemment que nous pensons dans la métropole lilloise avoir plusieurs pistes et que nous travaillons très activement" dans l'optique des élections municipales de 2020, a ajouté M. Quatennens. Vise-t-il lui-même la tête de liste à Lille? "Bien sûr que j'y travaille mais on ne fait pas de la politique pour soi", a répondu M. Quatennens.
"La place que j'aurai dans le dispositif, elle reste à définir. On se prépare en tout cas", a-t-il conclu.
Dans un sondage IFOP pour la Voix du Nord, publié en décembre, Martine Aubry récoltait 58% de satisfaction auprès de ses administrés.
Pour préparer sa succession, elle avait appelé à ses côtés un proche, François Lamy, ancien élu de l'Essonne et ex-ministre de François Hollande. Il a cependant échoué à se faire élire député dans le Nord en 2017.
Imposition : la priorité au pouvoir d’achat
La taxe d’habitation "à bien des égards ses modalités sont obsolètes" pour Adrien Quatennens mais "si elle est supprimée, il faut qu'elle soit largement compensée".
"La taxe écologique ne fait pas ses preuves en terme d'efficacité". Il se dit "favorable à une planification écologique" mais "pour l'instant, nous souhaitons que le pouvoir d'achat des Français soit augmenté".
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis sur "un bruit qui court..." : Mariage princier en vue, le prince Harry sera enfin uni, pour la vie, à Meghan Markle. La monarchie vous inspire t-elle ? A voir ci-dessous.