DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°40 : JEAN-CLAUDE MAILLY
Le 3 septembre 2017, pour sa rentrée, "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3, a reçu Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière. Il était interrogé par Francis Letellier avec à ses côtés Cécile Cornudet, éditorialiste aux "Echos".
Le représentant syndical a tout d’abord commenté l’actualité de la semaine passée : l'essai nucléaire nord-coréen qui le préoccupe ("Savoir que cette dictature a l’arme nucléaire est vraiment inquiétant"), les transferts de joueurs de foot qu’il trouve choquants ("On est dans un marché du sport dérégulé. Des écarts de salaires comme ça, ce n’est pas acceptable !") et, surtout, la porosité actuelle entre les fonctions de journalistes et de personnalités politiques.
Politique et médias : un mélange des genres détonnant ?
En effet, cette semaine, de nombreux noms du monde politique ont fait leur entrée dans les médias : Jean-Pierre Raffarin, sénateur et ancien Premier ministre, qui va rejoindre l'équipe de "19 h le dimanche", le nouveau magazine présenté par Laurent Delahousse sur France 2 ; Raquel Garrido, avocate de Jean-Luc Mélenchon et porte-parole de La France insoumise, qui arrive dans l'émission "Salut les Terriens", diffusée sur la chaîne C8 de Vincent Bolloré ; ou encore Julien Dray, Aurélie Filippetti, Henri Guaino et Axelle Lemaire qui ont annoncé qu'ils entendaient passer de l'autre côté du micro…
Ce mélange des genres ne plaît pas à Jean-Claude Mailly : "Il y a une confusion. Quand un homme ou une femme politique devient chroniqueur sans avoir abandonné ses fonctions, ce n’est jamais bon", a-t-il lancé.
LE CODE DU TRAVAIL
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a refusé jeudi 31 août de donner un avis définitif sur la réforme du Code du travail présentée à midi. Le patron de FO a toutefois estimé que des points allaient dans la bonne direction, mais que d'autres étaient à revoir : "Tout n'est pas parfait, loin s'en faut."
FO refuse de rejoindre la CGT dans la rue
"Nous allons examiner l'ensemble de ces textes, c'est évident, et on rendra un jugement définitif à la fin", a expliqué le dirigeant syndical à sa sortie de Matignon. "Il y a des points où ça a avancé, des points où on a éliminé des choses et des points de désaccord qui persistent", a-t-il estimé.
Force ouvrière, qui a refusé de se joindre à l'appel de la CGT à manifester contre la réforme le 12 septembre, veut se donner le temps de l'explication. "Le débat va avoir lieu, y compris publiquement", a dit Jean-Claude Mailly.
"Il y aura quelques éléments de Force ouvrière", à la manifestation du 12 septembre
"Historiquement, la CGT a toujours plus cru à la loi, et FO à la négociation. Nous, on fait confiance à la négociation et je tiens également à dire que la CGT n'a assisté qu'à 6 ou 7 réunions officielles tandis que nous, nous n'avons pas arrêté. Le combat syndical s'est mené pendant trois mois. Le secrétaire général de la CGT (Philippe Martinez) fait bien ce qu'il veut avec son organisation, mais je ne pense pas avoir de leçon à recevoir", estime Jean-Claude Mailly.
Une deuxième loi Travail qui inquiète les syndicats
Les principaux leaders syndicaux ont exprimé leurs réserves sur le contenu de ces ordonnances : Jean-Claude Mailly a affirmé qu'il restait "des points de désaccord" après "trois mois de concertation" entre le gouvernement et les partenaires sociaux ; Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a exprimé sa "profonde déception" ; le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a déclaré que "toutes les craintes que nous avions sont confirmées et la crainte supplémentaire, c'est la fin du contrat de travail". Il a d’ailleurs appelé "les travailleurs, les retraités et les jeunes à aller dans la rue le 12 septembre", date à laquelle la CGT appelle à une journée de mobilisation.
Dans la rue le 12 septembre ?
Le bureau confédéral de Force ouvrière a déclaré que la centrale syndicale ne participerait pas à cette manifestation, mais certains de ses membres ne sont pas sur la même ligne. Fabrice Lerestif, secrétaire départemental de FO en Ille-et-Vilaine, a notamment interpellé Jean-Claude Mailly : "Nous n’accepterons pas aujourd’hui ce que nous avons refusé l’an dernier et nous irons manifester aux côté de la CGT."
"Que va devenir le système d'assurance chômage ?"
En revanche, sur la réforme de l’assurance chômage, le prochain dossier auquel va s’attaquer le gouvernement, le secrétaire général de FO se dit très inquiet : "Que va devenir le système d’assurance chômage ? Va-t-on glisser vers un système à l’anglo-saxonne ? Quid des indépendants ? Comment financer cette réforme ? […] Si demain, il s’agit de rétablir la dégressivité des allocations ou d’exiger que quelqu’un qui est technicien soit chauffeur chez Uber, il y aura un problème. L’assurance chômage doit rester une assurance. On veut continuer à fixer le taux des prestations et des cotisations. Je n’exclus pas de mobiliser sur ce dossier."
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique nous expose son instantané par son "smart phone" et nous explique son choix :
© 2017 JEAN-CLAUDE MAILLY