DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°27 : MARINE LE PEN
La candidate du Front national à la présidentielle est l'invitée de "Dimanche en politique" sur France 3, dimanche 19 mars. "Hier, samedi 18 mars, lors de la présentation de ses propositions en matière de défense, Emmanuel Macron a défendu l'idée d'un service militaire d'un mois, vous proposez trois mois, et le candidat a souvent rendu hommage à l'actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a plutôt une bonne image à droite comme à gauche, il aimerait bien avoir son soutien, ce serait une belle prise?" a demandé Francis Letellier à la candidate du Front national. "Et pour cause, lui a répondu Marine Le Pen, puisque depuis des semaines c'est monsieur Le Drian qui lui livre des notes, met à sa disposition l'ensemble des membres de son cabinet ministériel pour aider la candidature de monsieur Macron. Je pose d'ailleurs la question : est-ce que tout ça, c'est tout à fait loyal ? Est-ce qu'un ministre peut mettre ainsi ses services à disposition d'un candidat, est-ce que ce n'est pas une rupture des règles de la démocratie ?"
Rupture du secret défense?
Marine Le Pen craint-elle qu'il y ait des secrets défense qui fuitent vers le candidat ? l'interroge le journaliste. "Eh bien je me pose la question, a déclaré la candidate du Front National. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le discours de monsieur Macron est le copié-collé du discours de monsieur Le Drian." (...) Est-ce qu'il est normal qu'un ministre fasse la campagne et mette ses services à disposition d'un candidat à la présidentielle ?" a répété la candidate.
Marine Le Pen a qualifié dimanche d'"affabulateur" l'eurodéputé ex-Front national Aymeric Chauprade, un ancien proche conseiller qui l'accuse d'avoir organisé l'embauche d'assistants parlementaires européens dédiés en réalité au parti.
"Oui il ment, c'est un affabulateur", a affirmé la candidate FN à la présidentielle sur le plateau de "Dimanche en politique" sur France 3.
"C'est lui qui avait fait s'évader ceux qui avaient été condamnés pour trafic de cocaïne. Un homme probablement d'une grande moralité", a ironisé la dirigeante frontiste en référence à l'implication de M. Chauprade dans l'évasion des pilotes de l'affaire dite "Air Cocaïne".
Cet élu, qui a quitté le FN avec fracas en novembre 2015, a accusé Marine Le Pen, cette semaine dans l'Express, d'avoir demandé en juin 2014 aux nouveaux eurodéputés FN de lui "donner une délégation pour embaucher des assistants parlementaires" à leur place et qui "serviront directement au parti".
Ces emplois, possiblement fictifs, font l'objet actuellement d'une information judiciaire.
Marine Le Pen n'a toutefois pas annoncé clairement de dépôt de plainte contre M. Chauprade. "Je suppose que nous aurons à voir tout ça dans le cadre de la procédure", a-t-elle dit.
Quant à l'élu régional FN Benoît Loeuillet, suspendu cette semaine pour des propos négationnistes, la candidate frontiste a également annoncé qu'elle allait "vérifier" si des membres du parti étaient au courant que cette figure du milieu identitaire niçois avait "ce genre d'idées" révisionnistes.
"Je vais vérifier pour savoir si des gens étaient effectivement informés que ce monsieur tenait ces propos. Et si je n'en ai pas été informée moi-même par ceux là, ils auront à m'expliquer pourquoi. Personnellement", a déclaré Mme Le Pen.
Mme Le Pen a par ailleurs prolongé sa passe d'armes avec le Premier ministre Bernard Cazeneuve. Ce dernier avait fustigé samedi son "outrance" contre le gouvernement, qualifié par la candidate de "dépassé, ahuri, tétanisé" après l'attaque de l'aéroport d'Orly.
"La vérité (...) c'est que le gouvernement ne prend pas les moyens pour protéger la population française", a-t-elle affirmé, en s'en prenant à l'offensive anti-FN menée par François Hollande et le Premier ministre.
"Bernard Cazeneuve est plus occupé à faire campagne contre Marine Le Pen et à multiplier les meetings qu'à s'occuper des dangers qui pèsent sur les Français", a-t-elle affirmé.
S'il multiplie les avertissements sur le FN, le Premier ministre n'a participé à aucun meeting de la campagne.
Quant à François Hollande, "quand il dit du mal de moi, j'entends les voix qui tombent". "Est ce que c'est le rôle d'un président de la République? Je ne crois
pas", a-t-elle également critiqué.
La présidente du FN a également remis en cause le probable soutien à Emmanuel Macron du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et de son équipe, qui selon des sources concordantes a fourni des fiches au candidat sur les questions de défense.
"Est ce que tout ça c'est tout à fait loyal? Est ce qu'un ministre peut mettre ainsi ses services à disposition d'un candidat?", a-t-elle lancé.
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