DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°129 : JEAN-LUC MELENCHON
Le 17 novembre 2019, Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, député des Bouches-du-Rhône, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Nathalie Mauret, éditorialiste politique aux journaux du groupe de presse Ebra.
Au sommaire
- Pourrait-il y avoir un nouvel épisode des "gilets jaunes", saison 2 ?
- Les colères sociales catégorielles peuvent-elles cette fois converger ?
- Entre laïcité pure et lutte contre l’islamophobie, y a-t-il une ligne de fracture à LFI ?
- Listes autonomes ou alliance à gauche, quelle stratégie pour Mélenchon ?
Les autorités ont procédé à 264 interpellations samedi 16 novembre à l'occasion des manifestations des "gilets jaunes", qui fêtaient le premier anniversaire de leur mouvement. Le ministre de l'Intérieur a dénoncé l'action de "brutes" et de "voyous".
"Ce n'est pas par là qu'il faut prendre le problème, estime Jean-Luc Mélenchon, invité dimanche 17 novembre de l'émission "Dimanche en politique ". Le préfet de police de Paris a demandé que la manifestation démarre place d'Italie, mais il y a des chantiers. Il n'y a pas besoin d'être très intelligent pour comprendre que ce n'était pas le bon endroit. Le préfet de police a été nul dans cette affaire. Il a lui-même créé les conditions du débordement", accuse-t-il.
"L'autorité, ce n'est pas l'autoritarisme"
Le leader de La France Insoumise balaie l'idée d'une hausse des actes violents dans les mouvements sociaux. "Nous avons pu avoir une grève générale dans notre pays. Qu'est-ce que vous croyez ? Que les gens en mai 1968 avaient moins de testostérone qu'aujourd'hui ?" assène le député des Bouches-du-Rhône.
"L'intention du gouvernement, c'est de faire tellement peur que les gens ne disent plus rien. Ce qu'ils comptent faire, c'est une sorte de redéploiement autoritaire de l'autorité de l'Etat. Mais l'autorité, ce n'est pas l'autoritarisme", conclut Jean-Luc Mélenchon, qui réclame une politique plus égalitaire.
La "coagulation" des conflits, une "martingale" pour semer "le désordre" (Ndiaye et Mélenchon)
Paris, 17 nov 2019 -AFP-
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a estimé dimanche que l'hypothèse d'une "coagulation" des conflits sociaux à l'approche d'une journée de grève interprofessionnelle le 5 décembre, était une "martingale" visant à "alimenter le désordre".
"Pour un certain nombre de personnes, (la coagulation des conflits) est en quelque sorte la martingale, (...) le meilleur moyen de contribuer à alimenter le désordre dans notre pays", a déclaré sur Radio J la représentante du gouvernement.
"Je ne crois pas que ce soit un but en soi. Il convient de comprendre pourquoi il y a des gens qui souffrent, quelles réponses peuvent leur être apportées, parce qu'il y a des origines différentes" aux conflits, a-t-elle ajouté après une semaine de mobilisations des personnels de santé puis des "gilets jaunes".
"Les agriculteurs, leurs revendications elles ne portent pas sur les retraites.
Est-ce que les agriculteurs vont donc +coaguler+ avec des gens dont la préoccupation de manifestation ce sont les retraites ? Je ne le crois pas", a fait valoir Mme Ndiaye. "Il faut sérier les sujets, il faut apporter les réponses (...) qui correspondent".
Certains responsables politiques, dont le chef de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, espèrent une "convergence" entre les mécontentements.
"La grève a lieu le 5. C'est un jeudi. Et le samedi, il y aura à nouveau une grande marche des +gilets jaunes+. Par conséquent, j'espère que le samedi, ceux qui auront été dans la lutte le 5 viendront aussi le samedi, dans la rue", a lancé dimanche M. Mélenchon sur France 3.
Il a appelé à mettre la pression sur Emmanuel Macron qui, selon lui, "n'est pas aussi buté et borné qu'il veut le donner à voir" et peut reculer sur une politique que le chef de LFI juge "injuste". "Je veux dire aux gens qu'ils n'aient aucune illusion sur Emmanuel Macron. "Seul le rapport de force arrive jusqu'à son cerveau", a-t-il ajouté.
LA QUESTION INATTENDUE
Laurent Saint-Martin : Député du Val-de-Marne / Commission des finances / Rapporteur Budget / BurEx chargé de la prospective
Sa question : Regrettez-vous d'avoir pris part à la manifestation contre l'islamophobie ?