DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°94 : STANISLAS GUERINI
Le 6 janvier 2019, Stanislas Guerini, délégué général de La République en marche et député de Paris, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Eric Hacquemand, journaliste politique à Paris Match.
Au sommaire
- 2019 sera-t-elle l’année de l’Europe, celle du grand débat ou d’un possible référendum ?
- Quel rôle pour le parti du président de la République, dont c'est le premier test électoral ?
- Le mouvement des gilets jaunes va-t-il bousculer durablement le paysage politique ?
- Quelle sera la phase 2 du quinquennat Macron ?
La rentrée est tendue pour le gouvernement. Samedi 5 janvier, l’Acte VIII des "gilets jaunes" a notamment été marqué par l’attaque des bureaux du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
Invité sur le plateau de "Dimanche en politique", le numéro un de LREM, Stanislas Guerini, réagit à cette actualité brûlante : "J’ai échangé avec Benjamin Griveaux dans la soirée du samedi 5 janvier. Il n’est pas sous le choc. Je pense que tous les Français sont choqués, en revanche. Quand on attaque les ministères, mais aussi quand on attaque des policiers pour les frapper, les tuer, quand on attaque des médias, quand on attaque des préfectures, quand on attaque des mairies (…), c’est la République, c’est-à-dire notre bien commun, qu’on attaque".
"Il ne faut pas que ce mouvement soit capturé par quelques-uns"
Le délégué général du parti présidentiel approfondit ses explications. "Cette rhétorique qui consiste à faire le lien avec la personne de Benjamin Griveaux, disant de façon quasiment à justifier qu’il ait pu être attaqué et que son ministère ait pu être attaqué physiquement parce qu’il a pu prononcer tel ou tel propos, ça me semble insupportable. Je l’ai entendu dans la bouche de responsables politiques. Moi, je n’en peux plus, de ces propos qui ne savent pas condamner fermement les violences."
Stanislas Guerini a par ailleurs affirmé qu’il partageait l’opinion de Benjamin Griveaux sur le fond. "Il y a un mouvement qui est d’origine populaire, qui portait des aspirations sociales, bien souvent légitimes et partagées par un grand nombre de Français. Il ne faut pas que ce mouvement soit capturé par quelques-uns qui n’ont rien à voir avec le mouvement social, qui ne veulent que faire tomber le gouvernement (...) Ceux-là, il faut les dénoncer."
"Gilets jaunes": gouvernement et majorité dénoncent l'attitude d'une partie de l'opposition
Le gouvernement et la majorité ont dénoncé dimanche l'attitude "irresponsable" d'une partie de l'opposition, en particulier de Jean-Luc Mélenchon, face aux nouvelles violences lors de l'acte VIII de la mobilisation des "gilets jaunes".
"Je n'en peux plus d'entendre des responsables politiques qui disent "je condamne les violences mais", il y a toujours ce 5ème mot, blabla blabla blabla, "c'est peut-être la faute du gouvernement", parfois même en attisant les colères, en donnant des fake news, cela doit cesser", s'est indigné le délégué général de la République en marche, Stanislas Guerini, sur France 3.
Outre le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui "fait une ode absolument inouïe à Drouet", une des figures des "gilets jaunes", le député de Paris s'en est pris à "tous les responsables politiques qui ont des réactions ambiguës" et "ils sont nombreux sur la scène politique, malheureusement, de la gauche à la droite".
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a été évacué samedi de ses bureaux rue de Grenelle à Paris après une intrusion violente de "gilets jaunes" avec un engin de chantier dans la cour du ministère.
Dans un entretien à 20 minutes publié dimanche, il a estimé que "quand Jean-Luc Mélenchon fait une déclaration d'amour sur Twitter à Éric Drouet, il est en train de poursuivre sa dérive, amorcée entre les deux tours de la présidentielle, lorsqu'il n'avait pas choisi clairement entre Emmanuel Macron et le Front national".
Il a également jugé que "les mots employés par Monsieur Drouet et par Fly Ryder (autre "gilet jaune") sont les mêmes que ceux de Marine Le Pen, qui font référence au complotisme généralisé".
Le député LREM du Val d'Oise Aurélien Taché sur BFMTV s'en est pris lui aussi nommément à Jean-Luc Mélenchon qui a "touché le fond" avec son "ode à Éric Drouet", "totalement surréaliste".
"On est quand même dans un moment où la démocratie a besoin de sérieux et quand on fait circuler des infox et des fake news comme le font des députés en ce moment en disant qu'on va toucher aux pensions de réversion, on met de l'huile sur le feu", a-t-il dit.
"Jean-Luc Mélenchon a perdu dans les urnes, il veut sa revanche dans la rue, il accepte d'ailleurs les violences, il les cautionne, on sort du cadre démocratique", a accusé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans l'émission d'Europe 1/CNews/Les Echos.
D'autres voix extérieures à la majorité ont également appelé certains responsables politiques à changer d'attitude.
"Je crois qu'il y a une profonde irresponsabilité de beaucoup d'acteurs, politiques notamment : Jean-Luc Mélenchon bien sûr, on ne peut pas avoir de l'admiration pour un individu qui a des propos complotistes", a dénoncé le numéro un de la CFDT Laurent Berger sur France Inter.
Européennes: LREM dévoilera sa liste "fin février", dit Guerini
Paris, 6 jan 2019 - AFP -
La République en marche dévoilera fin février sa liste pour les élections européennes qui sera conduite par une "personnalité de poids", pas forcément issue des rangs du parti présidentiel, a indiqué dimanche son délégué général Stanislas Guerini.
"Vers la fin février nous dévoilerons notre liste et nous partirons en campagne vers le mois de mars pour mobiliser" en vue du scrutin qui aura lieu le 26 mai en France, a indiqué le patron des marcheurs dans l'émission "Dimanche en politique" sur France 3.
Concernant la tête de liste, M. Guerini a insisté sur le besoin d'avoir "une personnalité politique de poids" qui peut venir "d'autre part" que de LREM, sans donner aucun nom.
Interrogé sur l'ancien Premier ministre Alain Juppé, qui a définitivement coupé le cordon avec le parti des Républicains, le délégué général de LREM a loué quelqu'un qui "est depuis longtemps dans une démarche extrêmement constructive vis-à-vis du projet européen". Mais il a ajouté que M. Juppé n'avait "jamais exprimé" le souhait de rejoindre LREM.
Stanislas Guerini a fixé comme objectif de "terminer en tête de cette élection" européenne, devant notamment le Rassemblement national (RN, ex-FN) de Marine Le Pen, vainqueur du scrutin en 2014 mais dont "le bilan en Europe est absolument nul", selon le patron de LREM.
"Il y a des forces qui veulent la destruction de l'Europe, plus que jamais l'Europe est face à son destin", a-t-il insisté. M. Guerini s'est par ailleurs déclaré "pas défavorable" à la constitution d'une liste "gilets jaunes" pour les élections européennes ou municipales.
Selon un sondage Odoxa pour franceinfo fin décembre, le RN arrive en tête des intentions de vote pour les européennes avec 24 points, contre 19% à la liste LREM-MoDem. Dans l'hypothèse de la présence d'une liste "gilets jaunes" à 8%, le parti de Marine Le Pen resterait en tête mais ne recueillerait plus que 21% d'intentions de vote, devant la liste LREM-MoDem (19%).
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Stanislas Guerini a marché sur le temps.