DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°56 : CHRISTIAN JACOB
Le 14 janvier, Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, est l’invité de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Il est interrogé par Francis Letellier, avec à ses côtés Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos.
Au sommaire
- Comment tenir son rang d’opposition de droite face à la politique d’Emmanuel Macron ?
- Ruptures conventionnelles, immigration : que dit la droite ?
- Laurent Wauquiez veut rajeunir ses troupes ; quelles places pour les chiraquiens et les sarkozystes ?
- Comment le parti Les Républicains veut-il renforcer sa droite populaire ?
Lactalis
Emmanuel Besnier sort du silence, et se défend de tout manquement aux normes d'hygiène dans l'affaire Lactalis. Faut-il le croire, après tout ce qu'il s'est passé ? Pour Christian Jacob, "D'abord, c'est normal, et c'est bien qu'il sorte du silence, et qu'il donne son explication. Ce groupe, c'est un leader mondial français, il faut aussi être fier d'avoir des entreprises de cette taille", fait valoir le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale.
"Il y a eu une défaillance. Les salmonelles, c'est toujours très compliqué, dès que vous êtes dans le domaine de l'agroalimentaire, que ce soit la charcuterie, dans les produits laitiers, ou dans tous les secteurs, on peut être concerné. Donc il y a beaucoup de prévention, d'auto-contrôles qui sont réalisés", rappelle l'ancien exploitant agricole.
Le rôle des réseaux de distribution
"Là où il semble qu'il y ait eu défaillance, selon mon niveau d'information, c'est sur nos réseaux de distribution", poursuit-il. "C'est-à-dire qu'à partir du moment où l'alerte a été donnée, où la décision de retrait des produits a été donnée semble-t-il très rapidement - mais encore une fois, je ne prétends pas avoir toutes les informations - on s'étonne que les produits soient encore en vente à l'étalage. Je reste prudent, il y a une enquête judiciaire qui est ouverte, je n'ai pas tous les éléments. (...) C'est trop facile de donner à la vindicte populaire tel ou tel coupable, une enquête a été ouverte, on le fait avec sérieux, avec rigueur."
"Je crois que ce sera compliqué qu'une commission d'enquête (parlementaire) puisse avoir lieu", a nuancé dimanche le patron des députés LR Christian Jacob, il a rappelé que les parlementaires ne peuvent "pas aller sur un champ couvert par une enquête judiciaire". Or, "à ma connaissance, une enquête a été ouverte par le parquet", a-t-il souligné.
Limiter le nombre des mandats dans le temps
La patron des députés Républicains Christian Jacob a jugé dimanche qu'il serait "totalement ridicule" et "démagogique" de limiter le nombre des mandats dans le temps dans la prochaine réforme constitutionnelle. "J'en suis à mon sixième mandat (de député) et je n'ai pas à m'excuser que les gens me fassent confiance sur mon territoire s'ils estiment que je fais correctementmon travail", a-t-il ajouté.
Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis d'instaurer "le non-cumul des mandats dans le temps": "on ne pourra exercer plus de trois mandats identiques successifs", avait-il inscrit dans son programme. Cette mesure pourrait faire partie de la réforme de la Constitution attendue au printemps, qui devrait également prévoir une réduction du nombre de parlementaires.
"Réduire le nombre de parlementaires, nous n'avons jamais eu d'objections là-dessus. Simplement, ce que l'on dit, c'est attention jusqu'où on met le curseur", a prévenu M. Jacob.
"On ne peut pas réduire le nombre de parlementaires et mettre la proportionnelle en même temps", a-t-il poursuivi. "Il faut faire attention à ce que tous les territoires soient représentés et qu'on ne regarde pas encore une fois la France uniquement à l'aune des grandes métropoles", a-t-il insisté en plaidant pour que "le mode de fonctionnement de l'Assemblée, le droit d'exercice du droit d'amendement, du droit de contrôle" soient "renforcés aussi". "J'ai l'impression que l'Assemblée nationale, le Parlement d'une manière générale,
est considéré par le président de la République comme un mal nécessaire", a déploré M. Jacob.
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis sur "un bruit qui court..." : la tribune signée par Catherine Deneuve sur la liberté d'importuner les femmes.
Catherine Deneuve