DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°33 : PRESIDENTIELLE 2017 INVESTITURE
Regards croisés sur la passation de pouvoir dans « Dimanche en politique » et analyse de la semaine folle des législatives.
Invités :
Jack Lang, ancien ministre de la Culture et de l’Education nationale de François Mitterrand
Hugues Renson, ex-collaborateur de Jacques Chirac, soutien du mouvement « En Marche »
C’est le 1er jour du nouveau quinquennat, celui où l’ancien président et le nouveau se retrouvent ensemble à l’Elysée pour la passation de pouvoir suivie de la cérémonie d’investiture. L’un arrive, l’autre part, un rituel et des symboles pour une matinée très codifiée que nous vous ferons revivre dès 12h10.
Autour de Francis Letellier, deux invités, deux visages.
Jack Lang, ancien ministre et grand ordonnateur de la cérémonie d’investiture de François Mitterrand en 1981 nous dira s’il retrouve la gesture mitterrandienne dans les premiers symboles du Président Macron.
Que ressent-on en pareilles circonstances, Emmanuel Macron sera-t-il attaché à conserver la solennité du « sacre républicain », quelles notes de modernisme va-t-il apporter ?
Nouveau président, nouveau style, nouveaux visages.
Hugues Renson, l’un des soutiens du mouvement « En Marche » nous apportera les clés de la nouvelle manière d’incarner le pouvoir.
Et puis nous parlerons politique et législatives car cette semaine aura marqué un tournant et une accélération sur la déconstruction au sein des partis politiques.
A gauche, à droite, au sein du Front National et des Insoumis, le big-bang est en marche.
L’enjeu pour les partis traditionnels : rééquilibrer le pouvoir et provoquer une cohabitation pour les uns, des coalitions de circonstances pour d’autres, une opposition frontale et radicale parfois.
Les Français souhaiteront-ils donner une majorité au nouveau président, accepteront-ils la promesse de renouvellement, qui pour incarner le gouvernement ?
Francis Letellier avec à ses côtés Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde et Cécile Cornudet des Echos nous donneront les dernières analyses.
"Je veux rendre aux Français leur confiance en eux, depuis trop longtemps affaiblie." Dans son premier discours officiel, Emmanuel Macron, devenu officiellement 8e président de la Ve République, a souligné le rôle "immense" de la France, qui doit "corriger les excès du cours du monde et veiller à la liberté".
Auparavant François Hollande et Emmanuel Macron s’étaient entretenus en tête à tête pendant plus d’une heure. François Hollande a transmis les clés du pouvoir à son successeur, mais n’entend pas dire adieu à la politique. A la sortie de l’Elysée, il s’est rendu rue de Solférino, siège parisien du Parti Socialiste, comme l’avait fait François Mitterrand en 1995.
Un signe du "bon fonctionnement de nos institutions"
Pour Jack Lang, ancien ministre de F. Mitterrand qui fut le grand ordonnateur des cérémonies d’investiture en 1981, Emmanuel Macron veut mettre au cœur de son mandat "création et innovation" et "cela ne me déplaît pas", précise-t-il.
Pour Hugues Renson, ancien conseiller de Jacques Chirac, désormais candidat du mouvement En marche, ce moment historique et émouvant est le signe du "bon fonctionnement de nos institutions". Qu’est-ce que le macronisme ? Pour Hugues Renson, c’est "un état d’esprit".
Pour Jack Lang, ancien ministre de la Culture et de l'Éducation nationale, "c'est un événement sans précédent (...). L'élection présidentielle que nous avons vécue est tout à fait particulière, et d'une certaine manière, ce sont les partis eux-mêmes qui se sont autodétruits." Le Parti socialiste est-il mort ? "La relève sera difficile. (...) Le parti est dans un état de déliquescence assez grave", estime Jack Lang. Quant à savoir s'il pourra s'en remettre, l'ex-ministre de la Culture affirme qu'il ne peut "pas le prédire", mais qu'il faudra "une relève, des gens qui pourront donner du sens, de la vision". Selon lui, "voici plus de vingt ans que le Parti socialiste n'a plus de vision sur les grands sujets de société, sur les grands sujets du monde."
"Rassembler au-delà des clivages"
Pour Hugues Renson, ancien conseiller de Jacques Chirac investi par Emmanuel Macron, le candidat "a porté un programme de changement réel dans la société, par le programme qu'il mettra en place, mais de changement aussi par rapport à la méthode qu'il emploiera pour rassembler les Français, et rassembler au-delà des clivages".
Au lendemain de la semaine qui a vu l’élection du candidat Emmanuel Macron au poste de président, et face à la nouvelle offre d’En marche, les partis politiques sont fracturés. C’est la décomposition qui est en marche, alors que la recomposition politique n’est pas en encore construite. Ce sera l’objet des législatives, au mois de juin prochain, qui pourraient se révéler une deuxième chance pour la droite à qui l’alternance a échappé.
Les législatives, un "troisième tour" qui pourrait avoir lieu dans la rue
La droite tente de résister aux sirènes du macronisme, le PS est plus que jamais fragilisé, le Front national tangue après la défaite de Marine Le Pen, et enfin les Insoumis, derrière Jean-Luc Mélenchon, cherchent à porter la gauche jusqu’à l’Assemblée nationale.
La nomination du Premier ministre lundi 15 mai, la composition du gouvernement et les premières mesures prises par celui-ci vont sans doute apporter des réponses à ces recompositions en vue des législatives. Ce sera en quelque sorte un "troisième tour", sachant qu’un autre défi pourrait avoir lieu dans la rue.
Cécile Cornudet évoque sur notre plateau : Edouard Philippe, grand favori pour être le Premier Ministre et elle a eu raison !
Edouard Philippe / Abacca Press
Toute l'équipe du magazine ici