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MEDIA DIXIT WORLD
21 mars 2013

LÉRINS, RÉCIT D'UN PÈLERIN RINCÉ

 

LERINS ST HONORAT CHATEAU 1


 copyright LAD

Il fallait que je fasse un break !!! Tout a commencé, le mardi 6 mars 2013, …. Midi, j’arrive à Cannes sous une pluie diluvienne, je voulais de suite aller au port chercher mon billet direction les Iles de Lérins pour 14h…Sous cette pluie récalcitrante, je ne peux bouger le moindre petit orteil et donc encore moins faire des pointes pour avancer. Je décide de m’abriter au chaud, car mes pieds sont trempés et je ne voulais pas me « mettre malade ». Le premier endroit que je trouve en descendant sur la croisette est un restaurant japonais, exactement ce que je voulais pour mon déjeuner, l’enseigne avec une calligraphie surplombant le restaurant ne paye pas de mine. Il pleut, peu importe, je m’engouffre avec « Yellow submarine », ma petite valise jaune citron, par des portes coulissantes typiques des maisons japonaises. Tous les clients du restaurant me regardent effarés, je m’adresse à la serveuse pour lui demander si je peux me restaurer. On m’accueille divinement bien.  Je remarque que je viens d’entrer dans un restaurant haut de gamme…Je vous laisse imaginer la suite…Ma surprise quand j’ai scruté la carte ! Je ne prends qu’un plat en espérant que la pluie cessera et que je pourrai rejoindre le port. La serveuse, une Japonaise, une vraie de vraie, m’offre une soupe miso,  elle devait se dire que j’étais parisien et que je m’attendais à la formule classique : soupe, salade et le reste…. Malgré tout, le personnel était au petit soin avec moi jusqu’au café et après l’addition.

Bref, ce fut un régal en rapport qualité prix. Il continue de pleuvoir comme si le ciel se vidait de ses larmes. Je demande à la serveuse si la pluie va s’arrêter, elle me dit qu’hier elle n’a pas cessé de tomber. La vision idyllique que j’avais de Cannes s’est tarie dans mon esprit, le climat était en pleine perfusion d’un bouleversement climatique.

Je sors du restaurant, pas trop repu, qu’importe je n’avais pas trop faim mais « fin de pluie »… Je suis bien résolu à embarquer, contre vents et marées ! Je déambule devant le palais des festivals et des congrès, hypnotisé par ce lieu mythique cinématographique cannois, je fixe les marches et tout en roulant ma valise, par un mauvais tour du destin, sans savoir comment, je dégringole sur le pavé mouillé avec « yellow submarine » face à cette institution ! Bon ou mauvais présage ? J’ai eu une espèce de flash. J’imaginais, après cela, les automobilistes en train de « se foutre de ma gueule »  sous cette pluie torrentielle.  Je me relève avec quelques égratignures sur mes paumes et mon pantalon trempé aux genoux. Je me dis que je suis prêt pour les sélections de « Fear Factor », avec un no return.

Mon objectif : le port, la billetterie,  je m’y approche, je vois que les vagues fouettent fortement  la côte. J’arrive à  la billetterie, une demoiselle à qui je fais part de mon « périple » compatit sérieusement à ma mésaventure puis me dit qu’il n’y aura pas de bateaux pour Saint-Honorat comme si elle avait calculé son coup au préalable, me ménager, avant de mettre, avec une délectation, sa cerise sur le gâteau, allez savoir ? Je bougonne gentiment avec ma bonhommie que mes amis me reconnaissent en lui disant que je suis attendu sur l’ile ce soir et même pour y dormir. La charmante demoiselle me demande, amusée, si je suis un retraitant je lui dis oui avec fierté et gêné comme  si cela n’était réservé qu’aux vieux et aux illuminés. Mais nous sommes à Cannes, alors tout est permis ! Même un déluge ! A ce moment, vient derrière moi, une dame, énergique, plus âgée que moi et habituée de Lérins, elle vient pour acheter son billet pour « l’arche » de Saint-Honorat.  Même discours de la part de la  charmante vendeuse, puis elle nous glisse, qu’hier les bateaux avaient été annulés à cause des conditions météorologiques et que ce soir, ils allaient tenter, tout de même, d’aller récupérer le personnel de l’île résidant à Cannes, bloqué depuis hier. Au pire, nous pouvons y aller, sans grande chance de pouvoir y accoster si la mer se montrait capricieuse aux abords de l’île. On ferait, juste pour le plaisir, une balade en bateau, histoire de se faire narguer par Saint-Honorat. Imaginez-vous un aller Paris-New-york sans atterrir à cause de la neige et contraint de revenir sur Paris…ou le gâteau au chocolat que l’on retire de l’assiette d’un enfant ou d’un adulte, du type moi. Bon j’exagère…Mais on espérait tous fouler « La Terre Sainte. »

 

 

LERINS ST HONORAT MER 2LERINS ST HONORAT ABBAYE 

copyrightLAD

LERINS ST HONORAT ABBAYE 4LERINS ST HONORAT ABBAYE 5 

copyright LAD

LERINS ST HONORAT MERLERINS ST HONORAT VIERGE MARIE 1 

copyright LAD

A la suite de ce communiqué, la dame décide d’aller prospecter pour un hôtel, je lui demande si je peux l’accompagner, pour ne pas être seul dans la même galère et d’en savoir un peu plus sur Lérins. Je pouvais dire que vue l’état dans lequel je me trouvais j’étais prêt à prendre le premier hôtel proche du port sans lorgner sur le standing….Mais je préférais être solidaire.

Elle me dit oui, sans problème, si la  compagnie d’une vieille dame ne me dérange pas. Qu’est-ce qui pourrait me déranger plus que cette pluie ?… Elle ne me paraissait pas être un serial killer, mais bon les apparences sont souvent trompeuses surtout à notre époque et aussi que la pluie modifie notre humeur !  Nous laissons nos valises à la billetterie, nous voila tous les deux partis jalonnant le port pour arriver au centre ville et chercher l’office du tourisme, la pluie était devenue moins battante. Ne trouvant pas directement l’office, nous décidons d’une façon maladroite de demander à une passante un hôtel pas cher. Certes, sans le contexte, la dame étrangère à tout point vue, a été surprise, interloquée, par nos paroles, on pouvait voir s’afficher sur sa figure le 5 à 7, ...  Mutuellement, la dame et moi-même avions compris notre gaffe. C’est après, en s’esclaffant, qu’on lui a dit que nous étions des pèlerins et que nous risquions d’être coincés au port pour la nuit et qu’on cherchait un hôtel de fortune. Heureusement que nous n’étions ni curé ni none, ça aurait été l’estocade pour elle ou tout bonnement, nous aurait-elle accordé sa bénédiction en disant « mariage pour tous ! »….Elle nous conseille une chaîne d’hôtels qu’on retient, sans grande conviction.

 

CANNES CAFEDES Yellow submarine 1

 

J’oubliais de vous dire qu’en chemin, Anne, le prénom de cette dame  avait remarqué une autre habituée de Lérins, un pur hasard, elle était assise dans un restaurant nommé le « CAFEDES », en face du port, nous décidons d’y rentrer et d’aller à sa rencontre. Nous sommes chaleureusement accueillis par toute l’équipe du café, Corinne, tout d’abord, nous  a ouvert les  portes en nous réconfortant, Jean-Paul et Thomas, souriants, nous servent alors qu’il était 15h passé, vive le sud ! Il y avait un autre pèlerin, Henri, qui semblait imperturbable voire impassible. Nous pouvions dire que là, nous étions tous sur le même bateau ! Bref, dans une humeur collégiale, nous faisons connaissance, la dame que nous avons rejoint attendait son mari, qui était parti chiner, il est censé revenir avec une liste d’hôtels pour la nuit. J’imaginais la liste : Marriott, Majestic, des palaces à  porter de mains mais à pas celles de toutes les bourses….. On rigolait tous mais au fond on sentait bien que notre souhait était de rejoindre l’île, sans faire de connotation à « LOST », contrairement aux rescapés qui, eux, voulaient quitter leur île, nous, nous voulions y être, même en captivité !...Nous prenons collations et repas, délicieux, il est 15h30 ….On parle de l’Ile, les habitués la décrivent comme un paradis sur terre, euh… sur l’eau pensais-je… .….J’avais vraiment envie d’y être….Vers 16h15, on décide de rejoindre le port, la mer semble sereine ce qui ne cache rien de son état en pleine mer….On embarque, on nous a dit que d’autres pèlerins parisiens ont rebroussé chemin pour rentrer sur la capitale…Ils devaient être en sucre….mais pas de « Cannes ».

 

Nous voilà dans le même bateau, la même galère, le trajet dure 15 bonnes minutes, nous roulions tous nos chapelets, non je plaisante !!!! Mais nous devions invoquer Dieu, que sa clémence nous accorde la Terre Promise. En s’approchant de Saint-Honorat, une personne de l’équipage, au ton grave, nous dit qu’il faudra sauter en deux temps à cause de la houle. Je dis « glups », plan d’évacuation, mais bon, entre crainte et amusement, ça ne pouvait pas être pire que les naufragés du Titanic. Le bateau ne faisait pas figure de paquebot à moins de mesurer soi-même 10 mm. On voyait déjà le personnel de l’île sur la berge qui avait hâte de rejoindre la terre ferme, il nous scrutait comme si nous voulions séjourner sur "Shutter island"….Je vais vous la faire courte et sans bouée de sauvetage, la mer était agitait on balançait les valises de l’autre côté de la berge, puis nous sautions chacun notre tour.

 

Arrivée de la cour des miracles. Aux anges ! Nous étions ! Heureux d’être sur l’ILE surtout qu’il avait cessé de pleuvoir à cet instant…

 

Me voilà en quête de spiritualité...

 

LERINS ST HONORAT ABBAYE 1 LERINS CIEL BLEU 2  LERINS CHATEAU 2 LERINS ST HONORAT ST ANTOINE

LERINS MER 4 LERINS INFO

LERINS FAISANS LERINS MER ARGENT 

copyright LAD

Quelques jours après je retournais à Cannes sous le soleil, et par fidélité, je retournais au même restaurant où je remémorais notre aventure en buvant cappuccino, expresso, café allongé… Je demandais où était Corinne pour la remercier une nouvelle fois, elle était absente ce jour là, et à sa place, la radieuse Katoucha et le sympathique Thomas m’ont vraiment encore bien accueillis…. J’attendais mon train pour Paris en toute quiétude et ravi de ma retraite. Et croyez-le ou pas, une fois à Paris, j’étais rincé !...

Je parlerai de mon séjour spirituel dans un notre billet et un album photos à venir.

 

LERINS LUMIERE Yellow submariine 2

copyright LAD

 

 

Laurent Adicéam-Dixit

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  • J'ai le plaisir de partager le fruit de mon travail littéraire avec vous comme auteur, scénariste tv, rédacteur-journaliste du Monde Socio-Politico-Religieux-culturel. Bonne visite à vous tous ! Laurent Adicéam-Dixit
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