MALAYATTOOR - INDE - MYSTERE PARMI LES MYSTERES
Mon histoire invraisemblable à Malayattoor, haut lieu caché et mystérieux aux yeux du Monde qui reste encore secret...
THE GOLDEN CROSS / LA CROIX EN OR
Si vous avez aimé mon récit à
Lérins, vous serez intrigués par Malayattoor.
LA CROIX DE MALAYATTOOR
Inde, Juillet 2015, l’arrivée à Cochin dans le Kerala se fait sous une pluie torrentielle avec une chaleur propre à sa mousson. Il est 20 heures, nous venons d’atterrir de Chennai. Notre chauffeur nous attend fringant, polyglotte en tamoule, malayalam, anglais et que sais-je encore ? Nous souhaitant la bienvenue avec un sourire égal à ses phares allumés, j’en ai été presque ébloui. J’avais une hâte, aller à l’hôtel afin de dormir pour être prêt à 6h30 pour l’expédition tant rêvée qui me hantait l’esprit depuis que j’avais entendu parler de la mystérieuse Golden Cross (Croix en or) de Malayattoor en mai 2015 sur RMC. Cet endroit signifie l’union entre une montagne (Mala), une rivière (Arr) et d’un lieu (Oore). Le lendemain, levés avant les poules, le ventre vide depuis hier soir, avec Marie-Ange, ma compagne de voyage, nous décidons de prendre un tchaï sur le chemin. Kiran notre chauffeur et plus ou moins guide nous attend pour se soumettre à nos désirs les plus fous, enfin presque, il nous a quand fait changer deux à trois fois d’itinéraire durant notre voyage au Kerala. Bref, pour ce matin, il nous suggère quand même d’aller au sanctuaire sans le temps de petit déjeuner. Une pluie battante commence. Peu importe, c’est le début du périple, nous voilà en route, prêts à rouler et à marcher dans les pas de l’incrédule apôtre de Jésus Saint-Thomas, sur la plus mystérieuse des terres qui l’enchanta après bien des coups durs et des tribulations. Pour l’Histoire, St. Thomas aurait fondé sept communautés de croyants : Kodungailoor, Palayoor, Kottakavu, Kokkamangalam, Chayal, Kollam et Niranam.
Ce lieu non moins célèbre situé sur les pentes des Ghâts occidentaux dans le district d’Ernakulam où coule son fleuve la Periyar est un centre de pèlerinage international et « anobli » par le Saint-Siège. Des milliers de pèlerins de toutes les castes et croyances y affluent au sommet de la butte Kurishumudi (colline de la croix sainte) notamment pendant le festival annuel « Malayattoor Perunnal », au premier dimanche après Pâques.
La pluie cesse, nous sommes arrivés. D’habitude préparé, cette fois, je n’avais pas de chaussures de marche, juste des sandalettes, pas de parapluie et le summum j’avais oublié mon appareil photo à l’hôtel. Je n’avais que mon smart phone qui affichait : « batterie faible »…Le Kerala m’avait ensorcelé.
Kiran nous prête son immense parapluie rouge vif, avec ça, tel un gyrophare, on ne pouvait pas nous perdre et passer inaperçus. Il nous met en garde contre la montée qui allait nous prendre deux bonnes heures. Pour ne pas perdre le moral des troupes (Marie-Ange), je prenais des mesures motivantes : en avant sans réfléchir ! Le temps était clément et l’on sentait la bonne odeur d’humus qui se dégageait de cette terre glissante et fertile. Personne au devant, on débute la marche, le chemin est mal balisé et pas aménagé du tout, au bout de quelques mètres, j’allais à mon rythme et Marie-Ange le sien. Elle m’avait avoué qu’elle était affamée. Je croise un monsieur et lui demande si le parcours est long, il esquisse un large sourire et dodeline de la tête comme si nous étions juste au début de nos peines ! Et qu’après l’enfer, parviendrions-nous à gagner le paradis ? Je me retourne et guette Marie-Ange, il aurait fallut qu’elle soit portée par un ange, pour que je puisse la voir complètement. Je me dis : continue, cela la motivera. Une demi-heure après, en me retournant, je ne l’aperçois plus. Seul, j’invoque Saint-Thomas, qu’il puisse nous donner courage et force dans notre ascension. Au coeur de cette jungle touffue, je sursaute au moindre bruit, je dérape sur cette terre meuble, escarpée…Par solidarité, j’avais envie de rejoindre Marie-Ange mais le bon sens me disait de poursuivre car il n’y aurait pas de prochaine fois…Je suis mon instinct, voyant toutes sortes d’insectes, que je trouve fort jolis dont je ne sais si ils sont dangereux ou pas, de toute façon la grosse bête c’est moi ! Moi qui suis complètement phobique et hostile à cet environnement là. Je m’imaginais en l’an 52, Thomas, le disciple, rejeté par les autochtones pour trouver refuge ou réconfort dans une jungle encore plus dense que celle-ci, je pensais que j’allais croiser un animal féroce…. La pente, est abrupte, ai-je pris le bon chemin ?… Je distingue au loin comme un gîte destiné au repos du pèlerin. Esseulé et abandonné, je continue, encore une bonne heure. La jungle s’épaissit, je baisse les bras devant le calvaire, puis j’aperçois à quelques mètres devant moi une immense croix en bois. Je me fraye un chemin et comme dans les productions de Spielberg du genre Indiana Jones, je tombe face à des marches de pierres dignes d’un décor hollywoodien, je peux même dire de nos jours, Bollywoodien… A vrai dire, je me croyais aux marches d’un paradis…. Je les gravis, l’air est si pur, je me sens bien, mon cœur bat la chamade…Sans pluie fine, rien, juste du vert végétal et du blanc coton nuageux…
Je monte sur un rocher et je la vois, à l’entrée d’une bâtisse l’entourant : La Golden Cross, majestueuse culminante à plusieurs centaines de mètres du fleuve dans un "chœur" fondé pour elle. L’émotion est grande, je suis seul et en communion. Tant d’effort pour la contempler, le mérite est là, divin. Quelques instants après, un jeune prêtre kéralais vêtu de blanc avec une barbe, vient, s’incline et fait le signe de croix. Par respect, je n’ose pas l’aborder. Puis il s’éclipse après avoir croisé mon regard… « Lost », sur la colline j’étais et je l’interpelle en criant doucement : « Priest » (prêtre) aucune âme qui vive aux alentours, il s’est évaporé… Cherchant une personne pour me guider, je tombe sur le plan du site et visite les lieux. Je suis en joie, j’avais vraiment envie que Marie-Ange partage et ressente ce que ce lieu pouvait dégager et remémorer.
PHOTOS COPYRIGHTS LAD :
On croit que Saint-Thomas s’est mis à genoux sur ce rocher et a signé une croix avec son doigt. Il a prié sur ce lieu pour un long moment. Plus tard, une croix d'or a émergé à cet endroit. Il est dit que les personnes appartenant à des tribus montagnardes ont été attirées par la splendeur de la croix. Frappée de curiosité, la tribu voulait se saisir de l’or par des moyens brutaux. À leur grande surprise, ils ont vu du sang couler de la croix. Touchés par cette Grâce, ils signalèrent le miracle. Ainsi a commencé le pèlerinage historique de Kurishumudy.
Ce puits est situé à l'endroit où l'on pense que St.Thomas a étanché sa soif pendant son temps de prière. On croit que saint Thomas a frappé sur ce rocher quand il avait soif et qu’une eau fraîche a jailli immédiatement. Des milliers de croyants ont été miraculeusement guéris par la puissance divine de l'eau de ce puits. Même aujourd'hui, cette eau bénite aurait des effets miraculeux de guérison.
Ceci est le rocher sur lequel les empreintes et les traces de genoux de Saint Thomas ont été miraculeusement imprimées. Chaque année des milliers de croyants affluent à cet endroit pour la prière et les offrandes.
Je vis une jeune femme arriver tout essoufflée qui me dit que Marie-Ange était restée assise sur un rocher, elle avait deviné que je la guettais….Que pouvais- y faire ? Dans ce lieu, avais-je le don de pouvoir la léviter ? Non, même si je l’avais voulu. J’étais aux anges non pas parce que Marie-Ange n’était pas là… Mais parce que je vivais un moment fort de sérénité. Je profitais du lieu pleinement. J’assiste également à l’office où nous étions trois personnes plus deux prêtres. D’où sortaient-ils ? Un vrai mystère. Je ne revis pas le prêtre que j’avais vu ce matin.
La pluie revient, je m’empresse de descendre au plus vite avant un dernier coup d’œil contemplatif. Etonnamment, je remarque un chien qui me fixe, je me dis : c’est bon, il va me sauter dessus. Je descends il ne bouge pas puis à un mètre de lui, comme si il m’attendait pour me montrer le chemin, je le suis. On joua à un drôle de jeu tous les deux, des fois je le dépassais, une autre fois il me dépassait.
J’ai mis une heure pour descendre avec un chemin bien plus rapide en parallèle du mien, le chien était-il pour quelque chose ? Je crois que oui car je suivais ses « pattes » et vice versa.
Il descendit tranquillement et alla se reposer. Un chien de prédilection pensais-je ?
Marie-Ange toute contente de me voir inspiré par ce souvenir émotionnel et spirituel m’invita à prendre vite la route pour un petit déjeuner kéralais qui ma foi était insipide après ce bonheur pris à la foi.
Je lui dis que toutes mes pensées étaient pour elle aussi avec moi là-haut et je lui demande si elle avait vu descendre un jeune prêtre de blanc vêtu. Elle me dit non. Sans plus me poser de questions, je l’oubliais.
De mon retour en France, enchanté par mes diverses visites de cette Inde éternelle, je fis plusieurs rêves mais un soir je rêve seulement de Malayattor et vis ce prêtre à nouveau, qui me souriait. Je lui portais finalement une ressemblance à quelqu’un... J’en parlais à Marie-Ange qui me dit : « Et si c’était … Saint-Thomas ? »
Je souris en lui disant : « après tout, je l’ai vu donc je peux y croire ».
Laurent Adicéam-Dixit
copyright LAD Il fallait que je fasse un break !!! Tout a commencé, le mardi 6 mars 2013, .... Midi, j'arrive à Cannes sous une pluie diluvienne, je voulais de suite aller au port chercher mon billet direction les Iles de Lérins pour 14h...Sous cette pluie récalcitrante, je ne peux bouger le moindre petit orteil et donc encore moins faire des pointes pour avancer.
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