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MEDIA DIXIT WORLD
28 avril 2008

PATRICK DUPOND

Patrick Dupond
Avec Leïla Da Rocha
EXCLUSIVITE
Confessions d'une étoile *

Nouveau spectacle, nouvelle partenaire de danse (Leïla Da Rocha), c'est un Patrick Dupont meurtri mais plus serein qui nous revient sur scène après un grave accident. Programmé pour une date unique à l'espace Cardin, son spectacle "Fusion" ne saurait tarder à revenir sur les planches parisiennes...

par Laurent Adicéam-Dixit

Patrick, vous êtes de retour sur scène, huit ans après un accident qui aurait pu vous coûter la vie. Vous estimez-vous chanceux ?

P.D. : Bien sûr ! J’ai eu une double chance, celle d’une part d’avoir survécu à l’accident et d’autre part, de recouvrer mes facultés à danser, et en plus de mes multiples fractures, les médecins avaient diagnostiqué un poly traumatisme, c’était la tétraplégie qui me guettait. Mais maintenant, je vais bien, j’ai eu le bonheur de rencontrer Leila Da Rocha, et tout s’est enclenché. Je suis reconnaissant, je remercie le ciel tous les jours de cette opportunité qui m’est donnée de goûter à la vie et de partager mes émotions comme je l’ai toujours fait.

Vous êtes revenu, mais vous n’êtes plus au même niveau qu’avant…

P.D. : Ah Bon ? C’est vous qui le dites ! (Outré)

Je pense qu’un danseur classique de plus de quarante ans ne peut perdurer dans la technique et dans la discipline.

P.D. : Ah non ! Rien à voir … Certes, mon style a changé. D’après les propos et les témoignages recueillis, on me dit que je danse beaucoup mieux maintenant. De toute façon, tout est une question de point de vue.

Assumez-vous votre âge et son cycle biologique ?

P.D. : Je vais avoir 50 ans dans un an, il est hors de question pour moi de jouer la comédie du danseur de 50 ans qui essaye d’en paraître 18. Pour ma part, je n’ai pas de problème avec ça. Si je prétendais être ce que j’ai été, mes fans seraient déçus car je les ai habitués au jeu de la vérité. Par contre, je suis bouleversé de voir comment certains de mes congénères ont un appétit féroce pour lutter contre la vieillesse. Une course, une quête de l’immortalité qui ne mène à rien d’ailleurs, c’est pathétique et pitoyable. De façon arbitraire, il y a les danseurs comme Maïa Plissetskaia, Jean Babilée et Vladimir Vasiliev, qui malgré leur âge, continuaient à danser et fort bien. En fait, Il s’agit de choisir ce que l’on veut faire et j’ai décidé de danser « Fusion ».

Quelle source, quel chemin, vous ont mené à ce spectacle de danse « Fusion » ?

P.D. : C’est le fruit d’une rencontre que j’ai faite il y a 2 ans avec Leila Da Rocha, professeur de danses sacrées orientales. Tout a réellement commencé sur le toit d’un foundouk à Marrakech. Ce fut magique, c’était au moment des prières D’Allah Akbar. Leila et moi nous sommes mis à improviser des mouvements devant un public fasciné. Devant un tel succès, les amis, la famille et le public nous ont encouragés à créer « Fusion ». Deux ans d’entrainements intensifs ont donné naissance à la création d’un ballet qui est un mariage de l’Orient et de l’Occident à travers deux personnages, Leila et moi-même. C’est un ballet autobiographique, notre histoire sans emphase, et je pense sans préjugés. On s’est mis à nus et on est fiers de cette création. Fusion est vraiment le meilleur spectacle que je n’ai jamais fait. « Fusion » est la meilleure des choses qui me soit arrivé.

L.D.R. (Leila Da Rocha) : On n’a réellement rien planifié, tout est venu comme ça.

Il est temps aussi que L’Orient et l’Occident se tiennent la main et que l’Orient puisse envahir les théâtres et montrer que la danse orientale n’est pas qu’une danse de cabaret mais plutôt une danse sacrée. Une chance inouïe que Patrick a pu offrir à l’Orient grâce à son nom.

Comment définiriez-vous votre essence sur scène ? Comme celle d’un danseur étoile dans un corps de ballet ou comme un danseur meurtri qui renaît de ses chairs ?

P.D. : Plutôt comme un danseur meurtri qui renait de ses cendres. Mon retour sur scène correspond à une de mes multiples résurrections, il semblerait que mon karma ne soit pas de mourir mais de renaitre à plusieurs reprises car j’ai plusieurs fois frôlé la mort de très près et à priori, la mort ne veut pas de moi. Et dans « Fusion », je renais, je suis revenu à la danse sur scène, plus sage que je ne l’ai été, plus observateur aussi, plus réfléchi mais en ayant gardé toute mon énergie de départ, je suis plus serein, plus calme, j’ai encore cette fébrilité où je trépigne comme un cheval « piaffant » avant d’aller sur scène. J’acquiers une maturité qui est beaucoup plus « ampoulée » que jadis.

Quand on s’appelle Patrick Dupond, rencontre-t-on des difficultés à produire « Fusion » ? Les portes vous sont-elles grandes ouvertes ? Vous déroule-t-on le tapis rouge ?

P.D. : Non, c’est une fausse vérité, c’est très difficile de trouver un producteur qui veuille bien prendre le risque. Car d’une certaine manière, je fais peur par mes exigences artistiques, je me soucie de la qualité du produit qu’on va proposer au public… En France, les producteurs sont réticents et en plus, je dirais qu’il manque de productions spécialisées pour ce style de spectacle. Alors qu’au Japon, il n’y a pas ce problème…Donc, peut être une piste…

L. D.R. : On aimerait aussi que les pays du Maghreb nous cautionnent.

  

LE SPECTACLE  : FUSION

 

La critique de Pariscope

( Laurent Adicéam-Dixit )

  • Un ballet ou encore un carnet d’affects qui débute par un diaporama intimiste : les biographies des deux artistes. En illustration des icônes archétypes de la danse du monde entier : Samia Gamal, Rudolf Noureev, Loïe Fuller, Maurice Béjart… Une traversée des âmes sur scène. Apparaissent ensuite ensemble Patrick Dupond et Leila Da Rocha. C’est l’association d’un danseur étoile qui revit de ses chairs et d’un Maître de danses sacrées orientales que tout semble dissocier. De leur rencontre jaillit « Fusion », mariage de l’Orient et de l’Occident. Une façon audacieuse de métisser les genres au détriment des puristes de la danse classique. Mais Dupond reste Dupond, avec une façon toute particulière de transmettre ce qui n’est autre que sa vérité de la danse. C’est aussi peut être « un pied de nez » à son passé, un passé qui l’a oublié. En tous les cas, cette alchimie des cœurs est à la croisée d’un voyage régénérateur, émotionnel et authentique.
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  • J'ai le plaisir de partager le fruit de mon travail littéraire avec vous comme auteur, scénariste tv, rédacteur-journaliste du Monde Socio-Politico-Religieux-culturel. Bonne visite à vous tous ! Laurent Adicéam-Dixit
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