DIMANCHE EN POLITIQUE SUR FRANCE 3 N°110 : MANON AUBRY
Le 5 mai 2019, Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI) est l’invitée de "Dimanche en politique", le magazine politique de France 3. Elle est interrogée par Francis Letellier, avec à ses côtés Eric Hacquemand, grand reporter politique à Paris Match.
Au sommaire
- La campagne européenne a-t-elle été confisquée par les enjeux nationaux ?
- En quatrième position dans les sondages, où la liste LFI peut-elle trouver un réservoir de voix ?
- Changer l’Union Européenne de l’intérieur, renégocier les traités… quelle marge de manœuvre pour les euro-critiques ?
- Pourquoi les partis de gauche ne parviennent-ils pas à s’unir pendant que les "gilets jaunes" continuent à manifester ?
Elle répond à la polémique autour des propos de Christophe Castaner, lors de l'intrusion à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) le 1er mai. "Il y a des personnes qui ont été mises en garde à vue plus de 24 heures, parce qu'elles ont juste cherché à se réfugier de la violence des forces de police (...), je crois que le comportement de Christophe Castaner, qui est censé être le premier flic de France, est irresponsable", estime la tête de liste.
Pitié-Salpêtrière : Bardella (RN) demande la démission de Castaner déclarations de Manon Aubry (LFI)
Paris, 5 mai 2019 -AFP-
La tête de liste du Rassemblement national aux européennes Jordan Bardella a demandé dimanche la démission de Christophe Castaner, considérant que ce serait "extrêmement grave" si le ministre de l'Intérieur avait "sciemment menti" sur l'intrusion de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière le 1er mai.
"La réalité, c'est que les personnes au gouvernement qui se prétendent spécialistes de la chasse aux "fake news" sont en réalité des manipulateurs de l'opinion", a-t-il affirmé lors du "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro.
Plusieurs responsables d'opposition comme le chef de file de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon ou de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan ont demandé la démission de M. Castaner. Le ministre de l'Intérieur a reconnu avoir évoqué par erreur une "attaque" contre l'hôpital lors du défilé du 1er mai à Paris par des manifestants, avant de parler "d'intrusion" dans l'enceinte de l'établissement dont un portail avait été forcé.
"Soit Christophe Castaner est allé un peu trop vite en jetant de l'huile sur le feu, en parlant d'une attaque sur ce qui manifestement n'était qu'une simple intrusion sans violence. Soit Christophe Castaner a sciemment menti pour manipuler l'opinion là encore en jetant de l'huile sur le feu et c'est extrêmement grave", a estimé M. Bardella.
Pour lui, "si on ne peut pas avoir confiance dans la parole du ministre de l'Intérieur, c'est tout l'édifice républicain qui s'effondre".
"Quand on a prouvé son incompétence. Quand on est impuissant dans notre pays face aux milices d'extrême gauche qui viennent chaque week-end pourrir le mouvement des "gilets jaunes". Quand on est à ce point impuissant face aux racailles dans les banlieues qui pourrissent la vie des Français contre lesquels strictement rien n'est fait, je pense qu'on doit partir", a-t-il encore insisté.
Son homologue de la France Insoumise, Manon Aubry a elle aussi à nouveau demandé le départ du ministre.
"C'est politiquement inacceptable qu'un ministre de l'Intérieur, un ministre qui occupe une fonction importante dans le dispositif d'Etat, dont le bilan est des violences policières, qui ment et qui instrumentalise l'opinion publique, soit encore en fonction. Je ne comprends pas que ce soit encore possible", a-t-elle affirmé sur France 3.
Interrogée sur la possibilité d'utiliser la loi sur les "fake news" à laquelle s'est opposé son parti, elle a affirmé :"oui.. peu importe sur le contenu de la loi exact. Je pense qu'on a une preuve évidente que c'est une fake news".
"On essaie de manipuler l'opinion avec Christophe Castaner. Je crois qu'il faut qu'il s'en aille", a-t-elle encore dit par la suite.
"Le gouvernement utilise l'argument des black blocs pour dire 'tout le monde est violent'..."
Depuis le début de la mobilisation des "gilets jaunes" et lors des manifestations du 1er-Mai, plusieurs groupes du black bloc ont infiltré les cortèges. Le Rassemblement national demande leur dissolution.
De son côté, Manon Aubry attend une enquête judiciaire afin d'établir les responsabilités de chacun. "On a une minorité de black blocs qu'il faut dénoncer (...) et on a un gouvernement qui utilise l'argument des black blocs pour instrumentaliser et dire 'regardez tout le monde est violent' et on considère tous les manifestants comme des casseurs", poursuit la tête de liste.
A la fin du magazine, l'invité (e-s) politique expose son avis "Sur le vif " : Un marchand de journaux a refusé de vendre L'Equipe (magazine) à cause du baiser de deux hommes (film : Les crevettes pailletées).