INTERVIEW EXCLUSIVE

« Devdas »

de Sanjay Leela Bhansali.

Présentation et interview/critique sur France O Par Laurent Adicéam-Dixit

C’est grâce à ce film si Bollywood a émergé. Mais qu’est-ce Bollywood ? C’est simple quand le « H » d’Hollywood est aspiré par le « B » de Bombay cela devient « Bollywood ». Un terme simpliste pour désigner principalement l’industrie du cinéma indien populaire d’un genre mélodrame en langue hindi.

Cette histoire shakespearienne aux ombres de « Roméo et Juliette » est tirée du célèbre roman bengali de Sarat Chandra Chatterjee. Un amour que tout brûle, excepté l’âme des amoureux. Devdas, incarné par Sharukh Khan est épris, depuis l’enfance, de Paro, jouée par Aishwarya Rai, qui ne jure que par lui. Mais le sort en est joué, les statuts sociaux les séparent et c’est la descente aux enfers pour Devdas. Il tente de mettre fin à son amour en se consolant dans les effluves de l’alcool et dans les danses enivrantes  de la belle courtisane Chandramukhi, jouée par Madhuri Dixit, une autre icône du cinéma. Cathartique à souhait, une passion romancée à l’indienne qui se dévore. Un excellent Bollywood aux reflets de sa culture.

Critique cinématographique :

« Devdas »

Rien d’étonnant à ce qu’on lui ait déroulé le tapis rouge à Cannes, « Devdas » est l’acmé du Bollywood, une fresque shakespearienne aux ombres de « Roméo et Juliette » taillée et puisée dans la magnificence des trésors et des reliefs culturels indiens. Sanjay Leela Bhansali a tout misé du remake à succès de l’œuvre de Sarat Chandra Chatterjee jadis adapté, entre autres, par le grand Bimal Roy. Interprété à l’écran par la crème de la crème : Sharukh Khan, Aishwarya Rai et Madhuri Dixit. En près de trois heures, le réalisateur réussit son challenge à faire de son film le plus impressionnant des films apparu au pays de Ganesh. Une référence ! Sa somptueuse réalisation réglée comme du papier à musique se danse à nos yeux et procure une sensation rare qui n’est autre qu’un triomphe d’illusions doté d’un esthétisme rare. Un mélodrame cathartique à souhait, un amour impossible aussi pur qu’éphémère qui parle aux Indiens et qui vous parlera sans doute. À contempler, surtout si vous ignorez encore tout de ce cinéma.